Flo Zink, couleur menthe à l’eau (© Pascale Evrard)

Flo Zink, cou­leur menthe à l’eau (© Pas­cale Evrard)

avril 2016 – sortie de l’album Les veilleurs de lune

avec les textes de Flo Zink, Fabien San­la­ville pour Ma vie en nucléaire et Claude Lemesle pour La déprime du Père Noël, les musiques de Fré­dé­ric Bobin, Mika Lar­rieu, Une femme mariée, la gui­tare, les arran­ge­ments et la réa­li­sa­tion de Mar­tial Bort.

« Voir et écou­ter Flo Zink est un plai­sir de gour­met. Elle est à la fois drô­le­ment jolie et joli­ment drôle. Ses textes res­pirent la sen­si­bi­li­té, la sen­sua­li­té et le sens de l’hu­mour, sa musique habille ses mots de toutes les cou­leurs de l’arc-en-ciel sonore et elle sait ins­tal­ler entre le public et elle cette com­pli­ci­té vraie qui entraîne de vrais rap­pels. Chaque fois que je suis allé l’ap­plau­dir, je me suis réga­lé. Je vous sou­haite, si vous êtes en quête d’un ins­tant de bon­heur, d’en faire autant. Allez vite boire un coup sur le zinc de Flo, et à votre santé. »

Claude Lemesle

Cou­leur menthe à l’eau – pétillante, s’il vous plaît ! – pour la fraî­cheur, pour le goût sucré, pour les gla­çons et la cha­leur de l’été mêlés. Même si ce vert peut sur­prendre quand le visuel de l’album met tout en bleu… Flo Zink, c’est un peu tout cela quand on la connaît dans la vie et en scène. Elle pétille, elle sau­tille, elle danse, elle s’habille de cou­leurs vives et elle sou­rit tout le temps. Quand cette chan­teuse-là vous pro­met un album, vous allez vite la sou­te­nir dans son pro­jet. Et voi­là, les chan­sons sont main­te­nant dis­po­nibles sur les pla­te­formes de téléchargement.

Une pléiade d’amis se sont asso­ciés à l’aventure à com­men­cer par celui qui com­pose la plu­part de ses musiques, Fré­dé­ric Bobin et celui qui l’accompagne en scène, Mar­tial Bort. Ces deux-là asso­cient leurs gui­tares, et c’est ce qui donne la tona­li­té de l’ensemble, cette touche entraî­nante et joyeuse, entre pop rock, bos­sa-nova, jaz­zy, manouche… Les pay­sages sonores sont variés, vous l’aurez com­pris. Car Flo Zink a aus­si le goût du voyage. On va même faire un tour dans le pas­sé où gré­sille un 78 tours (Sweet Paris), dans une rue du 20e arron­dis­se­ment de Paris pour écou­ter les trilles d’un merle mati­nal (Les veilleurs de lune)… On entend même des cla­quettes – celles de Flo Zink ! – et l’orchestre bour­ré d’Ouro Pre­to (Bré­sil).

Le titre de l’album, Les veilleurs de lune, le visuel de Pas­cale Évrard en cou­ver­ture, nous entraînent quelque part sur une col­line sur­plom­bant Paris, un soir de ciel étoi­lé… Une âme fra­gile arrête le temps sur un coin de bitume, plume à la main… On en a bien besoin de ces veilleurs qui allument nos petits réver­bères, ces chan­sons le long de nos routes. Flo Zink est de ces veilleurs essentiels.

Ses textes disent en notes déli­ca­te­ment impres­sion­nistes – jamais réa­listes – la nos­tal­gie, la mélan­co­lie, la fuite du temps, Les vieux rêves, « On veut tous revoir la mer /​On ne sait pas vous dire /​Si vrai­ment on l’a vue un jour »… Mais elle sait aus­si chan­ter nos tra­vers d’aujourd’hui, l’invasion d’internet, « Je tra­verse la toile et je ne vois rien /​Je ne com­prends pas bien /​J’avais pour­tant dit oui /​A mille huit cents amis » (Marée basse, marée haute), les réa­li­tés du nucléaire avec les­quelles elle iro­nise gaie­ment (Ma vie en nucléaire), les effets d’une éco­no­mie mon­diale sur le père Noël dépri­mé, qui pointe à l’Assedic (goguette cosi­gnée Claude Lemesle) et même la ques­tion brû­lante du port du voile « Nous on est des filles /​On veut des étoiles /​Mais pas sous le voile ».

Quant à l’amour, il appa­raît sous les traits d’Un homme, un vrai… un homme qui pleure et « c’est gran­diose » ! Ou bien dans un texte déli­ca­te­ment sug­ges­tif : « Je suis la fille par­che­min /​Qu’on déca­chette de la main… Car je peux vite m’embraser /​Sous ta cha­leur, me crépiter »…

Le bon­heur des chan­sons se déguste en feuille­tant le livret illus­tré par des pin­ceaux très fémi­nins : Agnès Lachard, Anne Dicke­ly, Syl­vie Bon­net, Fan­ny Wat­tiaux, Lau­rence Gusching. On en déduit donc que les gar­çons sont au son et les filles au des­sin et au chant…

On en déduit sur­tout que cet album est le résul­tat de ren­contres. La créa­tion c’est affaire de temps, d’amitiés, de liens. Elle n’a de sens que si elle se par­tage, comme ce sera le cas –n’en dou­tons pas ! – au Forum Léo Fer­ré le ven­dre­di 30 sep­tembre 2016, pour fêter cet album.