12e Rencontres Marc Robine, chanter sur tous les tons (© droits réservés)

12e Ren­contres Marc Robine, chan­ter sur tous les tons (© droits réservés)

12 au 16 juillet 2016 – 12e Rencontres Marc Robine

avec San­drine Caba­di, Gilles Ser­vat, Radio Arverne, Agnès Mol­lon, Fré­dé­ric Bobin, Valé­rian Renault, Sages comme des sau­vages, Erwan Pinard, Chris­tian Pac­coud, Armelle Dumou­lin, Bat­lik, Vincent Absil, Bap­tiste W Hamon et la cho­rale des spectateurs.

La Muscade (Blanzat)

« L’aventurier de la chan­son française

Comme tout un cha­cun, la Camarde aurait pu s’offrir des vacances à la belle sai­son. Elle a pré­fé­ré jouer les sta­kha­no­vistes, fau­chant par exemple Léo Fer­ré un 14 juillet, Gilles Elbaz un 18 juillet, Jean-Michel Cara­dec un 29 juillet, Nino Fer­rer un 13 août, Allain Leprest un 15 août… L’été n’est que trop sou­vent meur­trier pour la chan­son, tant pour ceux qui lui donnent vie et l’incarnent que pour ceux qui la rendent vivante en fai­sant pro­fes­sion de la par­ta­ger. L’an der­nier, c’est Jean Thé­faine qui s’éteignait un 18 août et avec lui l’une des plus belles plumes que la presse musi­cale ait connues. Le 26 août, cela fera dix ans que Marc Robine, l’homme-orchestre, « le col­por­teur » de la chan­son fran­çaise, a rejoint le para­dis des musiciens… »

En août 2013, Fred Hidal­go rend hom­mage à Marc Robine

Le mois de juin, même s’il lui arrive de s‘obstiner à nous détour­ner de nos pen­sées esti­vales par quan­ti­té de stra­ta­gèmes météo­ro­lo­giques, c’est quand même le seuil des fes­ti­vals. Et chaque asso­cia­tion est déjà sur les char­bons ardents, comme On connaît la chan­son, quelque part en Auvergne. Voi­là douze ans qu’elle œuvre pour que per­dure la mémoire de Marc Robine, « le col­por­teur de la chan­son fran­çaise » ain­si que le nomme son fidèle ami Fred Hidal­go.

Il est de tra­di­tion que chaque soi­rée de concerts s’ouvre sur sa voix, qu’il a « loin­taine et calme et grave », sur l’une de ses chan­sons. Et c’est un moment d’émotion recueillie.

Le bourg de Blan­zat, sa salle La mus­cade, à vingt minutes de Cler­mont-Fer­rand, ras­semble pen­dant cinq jours des fidèles, des friands, des gour­mands de Chan­son. Prêts à redé­cou­vrir et décou­vrir des artistes. Mais ce n’est pas tout, on s’y réunit sou­vent dès l’après-midi à 17 h pour débattre, par­ta­ger, décou­vrir (encore !) en direct sur Radio Arverne, 100.2. Et puis, si l’on est vrai­ment un mor­du de chan­sons, si fre­don­ner dans sa salle de bain ne suf­fit plus – sur­tout si l’on est un cou­ra­geux fes­ti­va­lier prêt à l’action des 10 h du matin ! – on peut se joindre à la cho­rale des spec­ta­teurs diri­gée par Agnès Mol­lon et Fré­dé­ric Bobin à la Média­thèque Aimé Césaire.

Vous aurez donc com­pris que là-bas, à Blan­zat, on se moque des cha­pelles, des clas­se­ments, éti­que­tages. On défend la chan­son sur tous les tons, pour­vu que l’on chante ! Le meilleur moment pour s’en rendre compte c’est le same­di, le der­nier jour du fes­ti­val où le « repas goguette » de midi, ani­mé par Chris­tian Pac­coud, pren­dra des tour­nures de fête.

Et les concerts me direz-vous ? Hé bien, on y joue l’ouverture, le décloi­son­ne­ment, la sur­prise. On mêle les registres, fan­tai­sistes, lyriques, com­bat­tants, les voix fémi­nines et mas­cu­lines. Le pre­mier soir on retrouve Gilles Ser­vat celui qui, né à Nantes où l’on ne parle pas bre­ton, fit de la langue bre­tonne sa langue, pour en por­ter haut l’étendard, jusqu’au stade France en 2002, c’est dire ! Lui qui avait un arrière-grand-père mon­treur d’ours en Ariège (Par­don, mais on ne pou­vait pas taire ce détail !) et qui débu­ta dans un res­tau­rant de l’île de Groix. Celle qui le pré­cède, c’est San­drine Caba­di. Cette petite-là a la voix enca­naillée des chan­teuses des années 30 et des chan­sons drô­le­ment trous­sées ! Belle ouver­ture de festival !

Le len­de­main, c’est un pla­teau comme on aime­rait en voir sou­vent : Valé­rian Renault, dont on ne cesse de répé­ter que c’est un très grand de la Chan­son. Sa voix, son enga­ge­ment en scène et ses textes de « mal aimé » nous bou­le­versent depuis 2012, année où il se lance seul en scène. Quant au duo Sages comme des Sau­vages, c’est une invi­ta­tion au voyage – inso­lite, ô com­bien – comme il appa­raît sur le visuel du festival.

Le jour sui­vant, le troi­sième, c’est Nico­las Bac­chus, qui ouvre une soi­rée où l’on ne par­le­ra pas la langue de bois. Son franc par­lé, sa déri­sion ne doivent pour­tant pas faire oublier la ten­dresse ! Il est sui­vi de Méliss­mel qui ne cesse de faire de nou­veaux adeptes de sa « poé­sie noire » par­tout où elle passe. « Elle l’avoue tout droit : Il s’agit de dire la véri­té, quitte à se faire détes­ter. Mais c’est le plus sûr che­min pour conqué­rir les cœurs. »

Ven­dre­di c’est au tour de Erwan Pinard de jouer l’inclassable, le pour­fen­deur, sui­vi de Chris­tian Pac­coud qui, l’accordéon sur le cœur, déroule ses chan­sons sur une vague anar­chiste qui n’en fini­rait pas de déferler.

Le der­nier jour, le same­di à 17 h, trois artistes lève­ront le voile sur leur nou­vel album : Armelle Dumou­lin, Bat­lik et Fré­dé­ric Bobin. On devine déjà l’impatience de cer­tains fes­ti­va­liers ! La soi­rée de clô­ture est consa­crée à la « french touch » en matière de coun­try. Vincent Absil, « une espèce cow-boy urbain » dit de lui Anne-Marie Paquotte, puis Bap­tiste W Hamon. La lignée de Hugues Aufray, Graeme All­wright, n’est donc pas éteinte et c’est tant mieux !

Pour tout contact, c’est par ici http://​www​.oncon​nait​la​chan​son​.fr/