Jour de fête (© droits réservés)
Jour de fête – Cabaret swing
Album autoproduit, 2014
Avec Émilie Drouet/Gina (chant), François Saumonneau/Diego (contrebasse) et Corentin Rotureau/Léon (guitare)
À Nantes et alentours, et pourquoi pas près de chez nous, que dis-je, chez vous, carrément au pied du sapin, ce jeune et fringant trio pour donner du peps à vos cadeaux ? Cadeau pas cher de surcroît : 1,15 € la chanson ! Qui dit mieux ?
À défaut de les voir sur la place du village, à la croisée de nos rues ou dans la petite salle, celle qui s’entête à programmer ce qui ne se voit jamais à la télévision, on peut vite s’acheter cet album, ou l’offrir, tiens !
Un trio sans prétention, comme l’annonce le choix du graphisme. Trois silhouettes sous les lampions de la fête, une contrebasse (François Saumonneau/Diego) une guitare (Corentin Rotureau/Léon) et la chanteuse (Émilie Drouet/Gina) avec juste ce qu’il faut de gouaille pour interpréter ces chansons d’autrefois qui méritent qu’on les promène encore dans les rues.
Elles ont de quoi nous faire sourire, nous attendrir ces chansons-là. Elles dessinent les contours d’amours parfois bancals ou même carrément fous – mais on aime bien, faut l’avouer – surtout si ces airs-là peuvent nous faire danser, valse ou java des guinguettes enfuies. La femme y a du ressort, un sacré tempérament, qu’elle coure après un millionnaire, manie le rouleau à pâtisserie (d’accord, on ne le sait qu’à la fin dans la célèbre Une bonne paire de claques de Boris Vian), elle a de sérieux arguments pour séduire, « Que dis-tu de mon décolleté /Que dis-tu de ce grain de beauté /Et mon dos, et ma peau, et le reste ? » savoureux duo où plane encore le souvenir d’Arletty, des arguments de choc aussi quand il s’agit du souvenir de Fréhel dans la Môme Catch Catch. Celle-là pourrait bien avoir notre préférence !
En résumé, sans oublier Piaf aussi (l’homme à la moto) ou Brassens (Maman, papa), cet album vous offre un délicieux florilège, de tout ce qui charma la très jeune Barbara et lui fit faire le choix de carrière que l’on sait : « ça bougeait, ça guinchait, ça dégingandait, ça chaloupait, ça énamourait, ça déclamait férocement… »
Si l’on vous dit que l’album s’achève sur L’herbe tendre, de Serge Gainsbourg et Michel Colombier, valse lente délicatement accompagnée au banjo, peut-être chanterez-vous alors ce credo « Pour aller loin, pas se casser le cul, savoir se fendre de quelques baisers tendres sous un coin de ciel bleu » avec en écho dans votre mémoire les voix de Gainsbourg et de Michel Simon en duo.
Joli cadeau pour vos étrennes, convenez-en !