23 mai 2015 – 30e Pic d’Or
Atelier de création de chansons et de coaching vocal
Avec Arnold Turboust (président du jury du Pic d’Or 2015) et Henri Gonzalez (professeur responsable du diplôme universitaire de coaching vocal)
Lycée Marie-Curie – Tarbes (Hautes-Pyrénées)
- Et toi, tu fais quoi dans la vie ?
– Chanteur
– Non mais, j’veux dire… dans la vraie vie ?
C’est par ce dialogue que pourrait commencer notre dernière chronique à l’occasion du Pic d’Or 2015. Facétie qui n’en est pas vraiment une, car tous les chanteurs que nous croisons s’y reconnaîtront, on veut bien le parier. Tant il est vrai qu’être artiste n’est que rarement perçu comme un métier, comme une profession. Et pourtant, il y a plus de trois décennies maintenant qu’un ministre inspiré a voulu la création de lieux de formation artistique, même le cirque, rendez-vous compte !
Le rapport avec le Pic d’Or ? Patience, nous y venons.
Samedi matin avait lieu un atelier de « création chanson & coaching vocal » au lycée Marie-Curie qui héberge les spécialités Histoire de l’art, Arts plastiques, Théâtre et Musique. C’est donc dans des locaux adaptés, pourvus d’instruments, que se déroule l’atelier du jour, encadré par le président du jury du Pic d’Or, Arnold Turboust, assisté d’Henri Gonzalez, professeur créateur et responsable du D.U., unique en France, abrité dans ce lycée : « Pédagogie du chant, métiers de la scène, coaching vocal » rattaché à l’ESPE (ex IUFM) de Toulouse.
Il va de soi que les trois heures d’atelier de ce matin n’ont pas de rapport avec cette formation professionnelle (trois cents heures sur une année) dont nous tenions à indiquer l’existence pour son originalité, sa pertinence, et la diversité de ses débouchés.
Dans cette matinée qui regroupe une petite quinzaine de participants de tous horizons et sans qu’aucun pré-requis ne soit nécessaire, c’est à Arnold Turboust, auteur compositeur arrangeur (pour Étienne Daho et beaucoup d’autres, en sus de ses propres chansons) que revient le rôle de présenter quelques grands principes régissant l’écriture d’une chanson : ce qu’il appelle la règle des trois « T » : tonalité, tempo, texture… Il assortit son propos d’anecdotes, d’exemples, comme celles touchant à la création des chansons d’Alain Bashung.
C’est ensuite de façon ludique que l’exercice est proposé, avec quelques astuces pour réveiller l’imagination : collage de titres et inter-titres de journaux, couvertures de magazines ou photographies, reproductions de tableaux… Tout est prétexte à faire jaillir, sourdre les mots. La recherche s’effectue en groupes qui interpréteront ensuite leur chanson devant les autres. Et c’est assez stupéfiant d’entendre le résultat trois heures plus tard. Elles sont franchement plaisantes les trois chansons et l’on se surprend même à en fredonner l’air.
Alors on ne saurait trop conseiller à l’équipe du Pic d’or de pérenniser cet atelier, voire de lui donner plus d’ampleur, étant donné les partenariats déjà en place avec le lycée et ce D.U.
Voilà de quoi donner, dans le paysage des festivals Chanson, un nouveau profil au Pic d’Or, une pertinence et une crédibilité renforcées.