29 novembre 2015 – Chansons en balade 2015
2e volet
Avec Jérémie Bossone, Danny Buckton et Les Gueules d’Aminche
(Le 1er volet, le 8 novembre 2015, a réuni Hildebrandt, K ! et La Goutte à Verdun-sur-Garonne)
Donzac (Tarn & Garonne)
Les Chansons en balade sont à nouveau sur les routes du Tarn-et-Garonne. Décidée à faire vivre un peu plus la chanson dans les villages, l’association Chants Libres propose au public de découvrir de jeunes artistes.
Soutenu par le Conseil général de Tarn-et-Garonne et le Crédit Agricole Nord Midi Pyrénées, chaque année, neuf groupes qui postulent pour les Découvertes d’Alors… CHANTE ! se produisent sur trois scènes du département les dimanches après-midi. Les concerts sont gratuits et se déroulent généralement dans les salles des fêtes mises à disposition par les municipalités. Dans chaque commune, une association locale organise le repas d’après-spectacle (repas payant), permettant pour ceux qui le désirent de prolonger un peu la soirée en compagnie des artistes et des membres de l’organisation. »
Ce dimanche est doux au cœur malgré l’onde de choc du 13 novembre qui n’en a pas fini de faire tache d’huile dans nos consciences. Rendez-vous est pris avec bon nombre d’amis dans ce village paisible à quelques encablures d’autres municipalités qui font honneur à la Chanson : Astaffort, Flamarens… et Castelsarrasin bien sûr, nouvelle élue d’Alors Chante !
Décidément il est des terres plus fertiles que d’autres à moins que ne soit plutôt question d’engagement, de militantisme ancrés dans les esprits des habitants… Question d’Histoire combattante.
En quarante minutes, les artistes convoqués aujourd’hui par un comité d’écoute de l’association Chants Libres viennent gagner leur place au futures Découvertes de la programmation 2016.
Danny Buckton Trio
C’est d’abord une impatience : revoir Danny Buckton Trio qui ouvre la matinée. Son passage et son succès imparable à la finale parisienne de Vive la Reprise ont créé le désir d’en découvrir davantage. Effectivement, ces trois gars ont de quoi retenir l’attention. Danny au chant et à la guitare porte avec force et sobriété ses textes qu’il dit simplement parfois et ce sont alors des moments d’intense émotion. Une poésie qui cogne !
Sa jeunesse (pas même 30 ans), sa gueule d’ange et son sourire ne l’ont pas mis à l’abri de l’âpreté de la vie entre humains. Du moins c’est ce qu’il écrit.
À 23 ans, chante-t-il, le vide est devant, « je suis vieux et con »… Il s’avance en scène « emmitouflé du cafard des chanteurs du passé ». Côme (guitare et percussions), Renan (mélodica, métallophone et baryton) l’escortent d’arrangements subtils. Par instants un petit côté « Tiersen » très plaisant. On aimerait peut-être qu’il nous soit accordé des temps de respiration, en laissant par exemple plus d’espace à la musique. Sans les mots cette fois…
Jérémie Bossone
Jérémie Bossone et son frère Benjamin arrivent ensuite avec cette fraternité, cette connivence déjà de nombreuses fois soulignées. Aujourd’hui, c’est effectivement un duo qui transpire la jubilation d’être en scène. On aime cette chorégraphie de leurs deux corps portés, transportés, transcendés par l’énergie des mots et de la musique.
Là aussi le propos ne nous fait pas accoster sur des rives verdoyantes et ensoleillées. On pense plutôt au cinéma de Jean-Jacques Beineix.
Cette génération, enfants de « soixante huitards », a décidément bien des choses à nous dire. Et nous avons à entendre leurs cris très au-delà du spectacle qu’ils nous offrent.
Les Gueules d’Aminche
Quand arrive Gueules d’Aminche le troisième groupe, avec cette annonce d’une « chanson swing guinguette », on se dit que le souhait de l’association est de nous balader dans un univers plus joyeux, plus léger. Certes l’accordéon est là avec ce qu’il transporte avec lui d’agréablement nostalgique, de léger et dansant, certes on a la contrebasse pour nous embarquer vers des chansons jazzy, certes on a la batterie et le lead de la guitare, mais que l’on nous pardonne. On ne s’est pas laissé embarquer. La voix, l’interprétation, l’approche de la scène ? Les textes surtout sont très en deçà de ce que l’on est en droit d’attendre ici.
Chanson à danser ? C’est bien.
Mais peut-être avons-nous tout simplement un peu de mal, là, maintenant, à nous laisser emporter dans la danse.