[Extrait]
Jeudi 25 septembre, Le Bijou, Toulouse
Le quartet s’affiche en combattants et l’on sait qu’à Toulouse (où l’on vient tout juste d’inaugurer la statue de bronze de l’artiste) c’est encore et toujours un défi de se lancer dans la reprise de son répertoire. […]
Aujourd’hui ce sont quatre musiciens au caractère bien trempé, aux univers différents, qui se coalisent pour donner de la voix aux textes et pas seulement aux plus familiers. Mais c’est évidemment dans les « classiques » que l’aficionado les attend au tournant, prêt à dégainer d’autant plus que le profil des musiciens n’a rien de convenu : Olivier Capelle, dont la voix et le corps sont les instruments, qu’il enrichit de multiples effets ; Fabrice Aillet, remarquable maestro de sons électro, toujours aux aguets, tout en énergie bondissante ; François Dorembus à la guitare et au chant, sensible, généreux, et Arnaud Courcelle, l’accordéoniste aux pieds nus qui offre son chant et les arabesques de ses notes délicates, en contrepoint de la célèbre lignée d’accordéonistes, compagnons de route de Claude.
Il faut en vouloir, à Toulouse plus qu’ailleurs, pour prétendre apporter de nouvelles couleurs à cette œuvre-là. Autant se placer sous la protection du grand artiste : « Allez, notre ange, fais-moi signe ! » C’est sur cette prière au mécréant que le quartet se lance à l’assaut du mythe dans une incroyable inventivité dont les mots ont du mal à rendre compte. On se sent soulevé, emporté dans leur capacité à tout démonter (impossible de reconnaître le morceau à ses premières mesures), à tout recréer.