Strange Enquête – Jérôme Pinel et Manuel Mouret (© droits réservés)
18 juin 2015 – Festival Partie à 3
Concert de Strange Enquête
Avec Jérôme Pinel (voix) et Manuel Mouret (contrebasse & loop station)
Café associatif Chez ta mère (Toulouse)
Ce que la biographie de Jérôme Pinel ne révèle sans doute pas, c’est qu’il aime les sports extrêmes au point qu’il fut un temps, pas si lointain, où il leur aurait consacré sa vie. Mais vint la scène ! Et voici que cette montée d’adrénaline, c’est maintenant là qu’il la sent monter en lui. Oh bien sûr, toute personne qui s’approche de près ou de loin de cet univers, sait que cette exhibition de soi, impudique et déraisonnable, cette sensation du vide sous les pieds qu’elle génère, est le sel de ce métier.
Voici qu’à l’occasion de ce micro festival Partie à 3, le duo dont on a entendu un peu partout le répertoire en France, des textes bien rodés que Jérôme défend avec de plus en plus d’aisance, a choisi de s’essayer à de nouvelles cascades, à de nouvelles histoires, trois soirs successifs.
Manu s’accroche à sa contrebasse, les yeux rivés sur sa série de pédales à ses pieds. Il frappe sur le bois en excellent percussionniste, sur les cordes aussi, ils les caressent ou les pincent, c’est selon, pour créer cette atmosphère qui leur est si caractéristique. Et c’est parti pour un nouveau voyage. Hier ils avaient emprunté d’autres routes et demain sera encore différent. Ils testent donc, ils essaient de nouveaux textes face au petit public de Chez ta mère et s’offrent ensuite volontiers aux commentaires. Le goût du risque, il faut l’avoir pour se prêter à ce jeu-là.
On ne cachera pas que l’on s’est délecté d’entendre en rappel quelques anciennes mais une fois encore on s’est laissé prendre aux histoires de Jérôme Pinel, surtout lorsque la chute en est inattendue… Allez, avouons qu’il nous arrive d’être soulagé quand il nous offre un peu de légèreté ou de dérision ! Car la vie est trop cruelle, braves gens, les hommes remplis de vieilles rancœurs et de désillusions. Et puis l’amour qui met les bouts, tout le temps. Ce foutu « bonheur ne tient jamais la distance. » Alors, comme on aime cet Alain, ce concierge d’un lycée, ce conteur impénitent qui dispense du rêve dans ses histoires. Un peu de rêve, bon sang, vite, du rêve avant que l’on reprenne la route, que l’asphalte nous aspire !
Le duo s’en ira rôder durant l’été ses « cascades lyrico musicales » avant de peaufiner son numéro à l’automne. Rendez-vous pris ! On veut poursuivre le voyage.