Détours de Chant 2018 – Ka-You (©Droits Réservés)

Détours de Chant 2018 – Ka-You (©Droits Réser­vés)

29 jan­vier 2018 – Détours de Chant – Ka-You

Une séré­nade pour tête de mule et sa maman 

Avec

Georges Nou­nou (Textes et musique et inter­pré­ta­tion gui­tare –voix) Danièle Tem­stet ( inter­pré­ta­tion danse, chant ) Nico­las Gal (Décors et acces­soires) Ghils­lain Wilc­zen­ty (cos­tumes) Phi­lippe Dou­ble­mart (régie technique)


Centre Cultu­rel Alban-Min­ville (Tou­louse)

C’est pop, c’est rock ! Un brin jerk, un brin twist… C’est pour les petits et… peut-être bien pour leurs papis and mamies si l’on en juge par le clin d’œil appuyé aux six­ties et seventies !

You­pi !!

Ce matin dans le quar­tier du Mirail, les tout petits arrivent enca­pu­chon­nés. Ils portent des éti­quettes à leur cou. Ils ont des pré­noms qui fleurent bon les rivages de la médi­ter­ra­née : Sarah, Yous­sef, Syrine, Aya, Adil et beau­coup, beau­coup de Moha­med… On admire l’ordre qui règne, l’encadrement. Pas facile de tenir tran­quilles qua­rante minutes ces petits lou­lous ! Et rien qu’avec des chan­sons et plein de petits trucs pour relan­cer l’intérêt quand les têtes et les pieds com­mencent à s’agiter.

Danièle Tem­stet et Georges Nou­nou sont des artistes aguer­ris à l’exercice. Pen­sez donc, plus de six mille repré­sen­ta­tions dans toute la France et à tra­vers le monde… Un mil­lion de spectateurs !

Leur nou­veau spec­tacle de chan­sons théâ­tra­li­sées, Ka-you, pré­sente un monde pop en noir et blanc, très ins­pi­ré de l’univers de l’émission Dim Dam Dom, ou des trou­vailles visuelles de Jean-Chris­tophe Aver­ty, comme ce tapis de scène, vaste damier. Lui, porte un bon­net assor­ti au damier en ques­tion, elle, arrive pous­sant un lan­dau blanc, coif­fée de couettes, habillée de blanc, des pieds à la tête, façon Courrège.

On pense aus­si bien sûr aux atmo­sphères sonores de ces années là et les chan­sons de Gorges Nou­nou ne se privent pas d’y faire réfé­rence, jusque dans quelques intru­sions anglo –saxonnes. Le spec­tacle s’achève sur « I’m just a Rol­ling Stone ». Eh oui, c’est l’histoire de Ka-You, d’un petit caillou sau­vé de son aban­don « au milieu des gens au cœur de pierre », par une infir­mière –maman. Cette maman ne tar­de­ra pas à faire la décou­verte qu’un petit caillou très cabo­chard c’est vrai­ment pas facile. Effec­ti­ve­ment s’il arbore le plus sou­vent son sou­rire d’émoticône joyeux – cette fois c’est un clin d’œil à la figu­ra­tion sym­bo­lique très contem­po­raine de nos émo­tions ! – il peut aus­si deve­nir tout rouge de colère. En somme il res­semble à tous les petits qui sont là dans le public : il ne veut pas dor­mir, a peur du noir, ne veut pas man­ger, mais il veut plein plein de choses tout le temps. Il tombe, se fait mal, il crie car il a très, très peur du pro­duit qui pique. Il rêve aus­si beau­coup, il aime les his­toires peu­plées de quan­ti­té d’animaux, et sur­tout, sur­tout sa maman qui danse, qui rit, qui chante.

Au fond, c’est un petit caillou qui a sur­tout besoin d’amour. « Je vou­drais qu’on reste avec moi tout le temps… Je n’aime pas qu’on m’aime à mi-temps ». Et la maman res­semble à toutes les mamans, par­fois elle se révolte, se met en colère…

Mais bien enten­du tout s’arrange à la fin, sur­tout dans les spec­tacles d’ailleurs… Le petit Ka-You finit par s’endormir (enfin !) et la comé­dienne – chan­teuse déroule alors un immense voile bleu scin­tillant dont elle recouvre les petits du pre­mier rang… Elle finit par leur deman­der de taper dans les mains, de dan­ser avec elle. Mais, hélas, c’est l’heure pour eux de repar­tir et beau­coup de pour­ront pas vivre ce moment de détente et de partage.

Ce spec­tacle est modu­lable selon l’âge des bam­bins. Il peut même, en for­ma­tion rock (cla­vier, gui­tare, basse, bat­te­rie) s’adresser à tous. On pour­ra y assis­ter au pro­chain fes­ti­val d’Avignon, et consta­ter com­bien ces évo­ca­tions impli­cites à des années musi­cales du siècle pas­sé, nous ramènent à une forme de légè­re­té, de joie… d’enfance !