Lizzie, sirène perdue entre ciel et océan (© Nicolas Marchand)

Liz­zie, fris­son en plein été (© Nico­las Marchand)

« Des racines par­tout mais on m’attend tou­jours ailleurs »… ain­si parle Liz­zie. Levée quand elle s’apprête à quit­ter la scène à la fin de son set… Une jeune, très jeune artiste de la chan­son ; elle écrit, com­pose et chante d’une voix qui ne laisse pas indif­fé­rent. Cette voix nous avait déjà fait fris­son­ner dans une belle nuit d’août sur notre trem­plin Festi’Art… Pre­mière appa­ri­tion en 2008 qui lui valut de trou­ver des mécènes par­mi les spec­ta­teurs – plus pré­ci­sé­ment des dons pour s’acheter sa nou­velle gui­tare. C’est assez rare pour sou­li­gner ce petit miracle qui en dit long sur les échanges avec les spec­ta­teurs de Lave­la­net, au cours de notre festival.

Cette année là, j’avais eu le sen­ti­ment de voir réap­pa­raître nos égé­ries des années 70, longs che­veux lâchés, robe fleu­rie tom­bant sur les pieds nus, gui­tare folk posée sur le cœur… et c’est tout. La voix de Liz­zie s’envolait sur ses accents de fado nos­tal­gique dans la nuit pyré­néenne… Les mots nous empor­taient sur des rivages loin­tains, falaises du Por­tu­gal, rives de Gdansk en Pologne, ou Ten­nes­see… à la pour­suite des songes d’une Amé­rique oubliée.

Liz­zie est reve­nue une deuxième fois sur la scène du trem­plin et c’est sur celle du Bijou que je l’ai retrou­vée le 1er décembre der­nier… J’étais accom­pa­gnée d’une jeune amie bré­si­lienne à qui j’offrais cette ren­contre musi­cale et luso­phone ! Elle n’a pas été déçue, croyez-moi.

Là, une envie m’a sou­dai­ne­ment habi­tée… l’envie de pro­po­ser à cette jeune artiste mon expé­rience théâ­trale pour don­ner un peu plus de « corps » et de sens à son set. Enthou­siaste, elle a dit oui. Ren­dez-vous était pris pour jan­vier à Avi­gnon où elle a ses racines.

Là-bas, en quelques heures, un per­son­nage s’est des­si­né, une bal­lade sans fron­tières est née… Nous étions accueillies au Théâtre des Vents, ado­rable petit théâtre où l’on rêve de venir faire par­ta­ger ses créa­tions avec une qua­ran­taine de spectateurs.

Dès le début de son spec­tacle Liz­zie prend le spec­ta­teur par la main et l’entraîne dans son chant d »‘âme fra­gile », de sirène éga­rée… Nous voi­ci embar­qués avec pour com­pa­gnons sa gui­tare, son accor­déon, son bagage de pia­niste bien ran­gé dans sa petite valise où s’entassent pêle-mêle sa pas­sion pour Cho­pin, pour la chan­son fran­çaise, sa connais­sance de la coun­try, et ses amours pour la culture portugaise…

Au fond, pour­quoi chante-t-elle, Liz­zie, pour­quoi vient-elle se joindre à la longue cohorte des jeunes artistes qui rêvent de se faire entendre ? Pour nous offrir un voyage tendre, nos­tal­gique, où le vent et les embruns font fris­son­ner la peau… Sau­dade… Sau­dade

On pour­ra vivre et revivre ce voyage le same­di 4 février dans le cadre du Fes­ti­val Détours de Chant. Où ? à Tou­louse, bien sûr… Au Bijou à par­tir de 16h30.