Raphaël Chetrit et Olivier L’Hôte (© droits réservés)

Raphaël Che­trit et Oli­vier L’Hôte (© droits réservés)

28 février 2015 – Concert d’O­li­vier L’Hôte

Apé­ro concert pour la sor­tie de son album De la lune


Théâtre du Grand Rond (Tou­louse)

C’est avec cette belle image du funam­bule, de l’artiste accro­ché à la lune par un fil que s’ouvre le set d’Oli­vier L’Hôte et de son com­plice musi­cien Raphaël Che­trit. La deuxième chan­son, Fan­tas­tique et mono­tone, nous met aus­si en joie et ins­talle un uni­vers chaleureux.

On pense alors inévi­ta­ble­ment aux mots sévères posés sur sa pres­ta­tion sous le cha­pi­teau de Bar­jac l’été der­nier, on pense aus­si au der­nier Vive la Reprise, où il figu­rait par­mi les fina­listes. En quelques minutes, on sait que l’atmosphère qui s’installe per­met­tra de répa­rer ce qui, somme toute, au regard de l’authenticité de l’artiste et de sa géné­ro­si­té en scène, était une injustice.

Com­men­çons par dire que c’est là un authen­tique duo, plein de charme et d’efficacité. L’accompagnateur chante aus­si et signe les arran­ge­ments de l’album où les cordes ont une place de choix.

Olivier L'Hôte - De la lune (© droits réservés)Ce soir, l’espace scé­nique est minus­cule, pas plus grand qu’un salon, chaud et intime ; il ne per­met guère que l’on danse sur­tout lorsque l’on est same­di soir et que, sans doute, le bouche-à-oreille fai­sant le reste, le public s’est entas­sé pour ce cin­quième et der­nier concert au Grand Rond. C’est bien dom­mage au fond, car on aurait bien été au-delà des frappes dans les mains et des ondu­la­tions sur son siège ! L’envie pal­pable de par­tage d’Olivier L’Hôte, sa sim­pli­ci­té et son humour, son vio­lo­neux qui n’est pas en reste, ont conquis un public jeune et enthou­siaste. On a même vu un bébé ouvrir grand ses bras pour dire sa joie de la musique.

Alors doit-on bou­der ce plai­sir-là ? Décor­ti­quer les textes qui par­fois semblent man­quer d’ambition, de per­ti­nence, d’unité poé­tique ou aller vers des expres­sions très conve­nues, sur­tout en amour ? Avouons que cette dédi­cace à la lune et son mono­logue pour dire aux hommes qu’il serait peut-être temps qu’ils ral­lument leur conscience ne manquent pas d’efficacité. Qui a dit « con comme la lune » ?

Quand Oli­vier L’Hôte choi­sit la reprise, il se révèle aus­si un inter­prète habile et, ce moment-là, c’est une judi­cieuse res­pi­ra­tion : Putain de toi de Bras­sens, Estelle de Pierre Per­ret et Le grand cerf-volant de Gilles Vigneault. Juste une remarque : on aurait appré­cié d’entendre citer les noms des créa­teurs de ces mer­veilles de chansons-là.

Il va de soi que l’écoute de l’album per­met­tra au public de pro­lon­ger le plai­sir du concert – car plai­sir il y a. Simple et vrai. L’album réserve à l’amateur quelques belles sur­prises comme Sirènes ou De la neige.

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
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