Une musique ori­gi­nale faite de chan­sons Afro-fran­co­phones ins­pi­rées, impré­gnées et tein­tées de tra­di­tion, de blues, de folk et d’a­cous­tique qui marquent l’i­den­ti­té de cet artiste aty­pique.http://​www​.afri​cul​tures​.com

Sor­tie du deuxième album de Paa­math, Le nom de l’Eau.

Avec Pape Amath N’Diaye (chant, gui­tare 12 cordes, har­mo­ni­ca, bass, choeurs), Baye Cheikh Mbaye (per­cus­sions, chœurs), Chris­tophe Sétian (per­cus­sions), Sabri­na Mau­chet (vio­lon), Mar­jo­laine Alzia­ry (vio­lon­celle), Sou­ley­mane Bah (gui­tare élec­trique) la par­ti­ci­pa­tion de Jean-Paul Raf­fit et Julien Bout­tard (gui­tares) et l’invitation de Ber­nar­do Sandoval.

Grâce à L’Estive, Scène natio­nale de Foix et de l’Ariège, Paa­math a pré­sen­té ses nou­velles chan­sons en sex­tet dans 3 salles d’Ariège, au mois de novembre.

Dans le quo­ti­dien La Dépêche, le 29 octobre 2015, Paa­math pré­sente ain­si son nou­vel album à paraître et son titre épo­nyme, Le nom de l’Eau :
« C’est l’his­toire d’un enfant per­sua­dé que l’eau déte­nait un nom. Un jour, il part à sa recherche. Sur le che­min, il découvre d’autres véri­tés, qu’on mur­mure, qu’on chu­chote, qu’on n’ap­prend pas à l’école. »

Les mots clefs sont pro­non­cés, quelques mots qui per­mettent d’accéder à l’univers de l’artiste. D’abord l’enfant qui est en cha­cun de nous, celui qui nous ouvre à l’imaginaire, puis l’eau, source de toute vie, et enfin la parole, le chant pro­fond par lequel cir­cule ce qui donne sens à nos vies. Au fond, tout est là, dans ce trip­tyque essentiel.

Mais para­doxa­le­ment on aime­rait aus­si dire que pour accé­der aux mor­ceaux qui com­posent cet album, pour accé­der aus­si à l’univers en scène – que Paa­math soit seul ou accom­pa­gné – il suf­fit de se lais­ser por­ter par le flot des sons, ins­tru­ments et voix assemblés.

La voix mur­mure, la voix dit, la voix crie, la voix chante. La voix porte une langue à décryp­ter d’abord avec sa peau, avec son cœur grand ouvert à l’émotion, avec sa mémoire aus­si. Que les mots appar­tiennent ou pas à notre langue.

L’album s’ouvre sur une can­ti­lène avec ce que ce titre recèle de mélan­co­lie. Une longue intro­duc­tion ins­tru­men­tale et vocale ins­talle l’atmosphère du chant dédié à la mère. Les ins­tru­ments convo­qués signent le syn­cré­tisme auquel l’artiste se rat­tache. C’est la fusion de toutes les influences autour de sa gui­tare douze cordes : bien sûr les per­cus­sions où se détache le cajon de Chris­tophe Sétian – il faut abso­lu­ment avoir vu ce musi­cien en duo avec lui ! – mais aus­si la gui­tare élec­trique, le vio­lon et le violoncelle.

C’est aus­si avec l’enfance, avec l’évocation de quelques scènes légères où l’on prend la clef des champs avec les copains, que se referme l’album qui fait la part belle au rêve et à l’amitié (Flô). Dans Maï­mou­na, ce nom qui revient tout le temps dans la bouche de l’ami fraî­che­ment ren­con­tré, l’harmonica ajoute sa touche dis­crè­te­ment coun­try. La voix de Ber­nar­do San­do­val égrène alors un poème, une leçon de vie : « A veces hace fal­ta tiempo/​Par apren­der a amar/​Par com­pren­der que una vida /​Te atra­vie­sa el corazon/​Como la plu­ma de un angel. » Il en faut du temps pour apprendre à aimer !

Cer­taines chan­sons font faire un détour dou­lou­reux dans l’Histoire et la part sombre de l’humanité, celle qui laisse ses traces indé­lé­biles : l’esclavage (Koun­ta Kinte) et la course hale­tante de celui qui tente de fuir l’insupportable, Le monu­ment, celui des sol­dats incon­nus d’Afrique par­tis au com­bat pour « les cou­leurs du sol­dat blanc », les bru­ta­li­tés qui lient les hommes entre eux (Sec­tion d’état) et bien enten­du la lutte qu’il faut mener d’abord contre soi-même (Diaa­dieuf).

Paa­math, signe par cet album un mes­sage d’espérance mal­gré les souf­frances et les injus­tices. Ses textes et cette musique à laquelle il aime par-des­sus tout convier ses amis, dis­til­lent le rêve d’un monde nouveau.

Si vous allez l’écouter en concert vous véri­fie­rez que sa foi de musi­cien est si vive qu’il pour­rait bien vous arri­ver d’y croire !