Chouf et Simon Barbe (© Sylvie Ena)

Chouf et Simon Barbe (© Syl­vie Ena)

6 décembre 2014 – Concert de Chouf

Avec Simon Chouf (gui­tare voix) et Simon Barbe (accor­déon)


Varilhes (Ariège)

Cette fois-ci, Chouf, figure de la chan­son tou­lou­saine dont on vous parle sou­vent, a misé sur le dépouille­ment. Il a même tro­qué sa gui­tare élec­trique rouge qui lui va si bien pour sa gui­tare acous­tique, celle qui l’a accom­pa­gné dans ses débuts. La barbe est fine­ment taillée… oh, direz-vous, détail dont on n’a que faire… pas si sûr !

L’accordéon com­plice de Simon Barbe apporte sa touche nos­tal­gique, ses vrilles jaz­ziques aus­si, sa dis­crète et fami­lière compagnie.

La petite salle s’est rem­plie faci­le­ment ce soir ; on y est venu en voi­sins, en famille, même une toute petite fille avec son dou­dou. L’hiver frappe à la porte, les pre­mières neiges ont pou­dré les som­mets tout près de nous. On a tous envie de cha­leur, de par­tage et les lieux se prêtent remar­qua­ble­ment au réper­toire que nous nous apprê­tons à entendre. Juste ce qu’il faut d’éclairage et d’amplification pour que nous nous sen­tions des invi­tés privilégiés.

Dans ces petits lieux, on entre ain­si en chan­son comme on savoure un vin nou­veau et quelques châ­taignes au coin du feu. D’ailleurs, Simon est très à l’aise dans ce jeu-là. Dans ses concerts en quar­tet, il aime aus­si se prê­ter aux plai­san­te­ries, aux clins d’œil avec le public local mais ici, à cet ins­tant, c’est un doux sen­ti­ment de cama­ra­de­rie qui plane sur nos têtes. On vous dira seule­ment qu’il nous a bien diver­tis avec le jume­lage de Varilhes avec Nan­dy, en Seine-et-Marne, ou avec la chute du por­trait de Fran­çois Hol­lande dans la salle du conseil muni­ci­pal ; qu’il nous a entraî­nés faci­le­ment dans son rêve de chan­teur connu dont le public recon­naît les pre­mières mesures de sa chan­son fétiche. D’ailleurs, elle est par­ti­cu­liè­re­ment émou­vante la sienne : Le petit bateau de bois.

Bref on se sent bien et le public se montre cha­leu­reux, enthou­siaste, pour par­ta­ger un uni­vers poé­tique qui pour­rait pour­tant le dérou­ter. Le set s’ouvre sur La cui­sine de sor­cière, s’en va dans les méandres par­fois sombres de nos vies pas tou­jours roses, « On déraille, on s’amarre, on s’accroche aux branches… » alors, on porte son « masque de cor­beau » pour une errance noc­turne et un long voyage sans retour (Baï­kal amour). Mais dans ce « tout petit bout de vie » où l’on se jette, on n’oublie pas la ten­dresse qui affleure dans les chan­sons de Chouf, dès qu’apparaît la pré­sence fémi­nine : « fugi­tive dame, dia­blesse de rêve », ou chan­teuse de blues, ou bien celle qui n’a pas de nom et qui vous fait « pous­ser des ailes dans le dos », ou cette grand-mère dont l’esprit s’envole… Chan­son inédite, pleine des pro­messes de celles à venir.

Alors, Chouf, en quar­tet aux teintes rock, por­té par les cuivres, trom­pette et trom­bone ou bien duo pour mieux savou­rer la force de l’écriture et la pré­sence fami­lière de l’artiste ?

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
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