Zoé sur le pavé, alors on danse ! (Ⓒ droits réservés)

Zoé sur le pavé (Ⓒ droits réservés)

Zoé sur le pavé – Zoé sur le pavé

Album épo­nyme, auto­pro­duit 2015

Avec Pablo Cous­tau (gui­tare, chant), Michel Stein­metz (accor­déon, chant), Tho­mas Jour­da (cla­ri­nette, cla­ri­nette basse), Jona­than Rol­land (cajon, batterie)


Album un peu, beau­coup tou­lou­sain… du moins, on le croit quand on voit les bords de Garonne en toile de fond sur la pho­to­gra­phie au dos du livret. Le visuel très réus­si de la cou­ver­ture, signé Anne Gardes, nous pro­pose une pho­to­gra­phie du groupe dans la rue, trai­tée façon pein­ture. S’y détache, de rouge vêtue, la sil­houette d’une bru­nette de dos, dan­sante, vire­vol­tante. Un conden­sé en somme des chan­sons qui nous attendent.

Elles sont sans pré­ten­tion ces chan­sons-là. Ins­pi­rées de la rue (Ber­cé par les pavés) où naquit le groupe, d’abord duo accor­déon, gui­tare, elles nous viennent de toute une lignée dont les musi­ciens du groupe [Pablo Cous­tau (gui­tare, chant), Michel Stein­metz (accor­déon, chant), Tho­mas Jour­da (cla­ri­nette, cla­ri­nette basse), Jona­than Rol­land (cajon, bat­te­rie)] se réclament. Il a suf­fi qu’une petite fille se mette à dan­ser, entraî­née par la musique, pour que naisse leur nom qui rend grâce éty­mo­lo­gi­que­ment à la vie. Ce qui ne manque pas de charme.

Voi­là Zoé, ins­pi­ra­trice et muse qui danse et c’est bien suf­fi­sant pour jus­ti­fier cette aven­ture artistique.

Ce pre­mier album (après un EP 3 titres l’an pas­sé) s’ouvre tout sim­ple­ment sur le titre épo­nyme, Zoé sur le pavé. Mais cette danse-là pour­rait bien ne pas être aus­si inno­cente qu’il y paraît. Elle pour­rait même mettre à mal notre monde qui alors s’écroulerait. Ah oui, le pou­voir du rouge, n’est ce pas ?

Au centre du livret, la sep­tième chan­son, Nou­velle étape, fait même conces­sion à l’envie de le dire, de le crier : Tous ensemble, créons un monde qui nous res­semble. La jeu­nesse d’aujourd’hui y croi­rait-elle donc encore ?

Pour l’essentiel – on oublie­ra la reprise d’Amsterdam mue en Amsterd’âme, pas vrai­ment néces­saire – ces chan­sons-là sont faites pour chan­ter en chœur, pour dan­ser au son de l’accordéon et de la cla­ri­nette qui s’inspirent des musiques de l’Est, aus­si bien que du rap ou du reg­gae. Que l’on épingle nos dif­fé­rences (Nos Tra­di­tions), celles qui nous rangent dans des mondes paral­lèles (Apé­ro), c’est une valse qui nous entraîne. Elle nous fait mal au cœur et au porte-mon­naie aus­si (Le jeu), mais elle nous empêche de boire la tasse, de nous enfon­cer iné­luc­ta­ble­ment. Alors on danse.

Plus l’on avance dans l’écoute de l’album, plus les chan­sons affirment leur ori­gi­na­li­té. Le temps d’un café crème rap­pelle le goût des petits riens. Et même si Adieu Vival­di scande la menace cli­ma­tique qui pèse lour­de­ment sur notre actua­li­té, c’est avec une chan­son de ce qui vaut le coup, le coup d’éclat bien enten­du, c’est avec une chan­son d’amour que se ferme le bal (Du bon côté).

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
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