DDC 2016 Mamzel Bou (© Claude Fèvre)

DDC 2016 Mam­zel Bou (©Claude Fèvre)

27 janvier 2016 – 15ème Détours de Chants– Mamzel Bou

avec Mar­lène Bou­niort (Sam­pler, Flûtes, petites per­cus­sions, shru­ti Box, Voix) dans Mam­zel Bou, Entre chien et loup.

Centre Alban Minville (Toulouse)

Mam­zel Bou c’est un concert sans glu­ten à consom­mer sans modération !

Mam­zel Bou, c’est tout d’abord un concept ori­gi­nal de chan­sons en libre ser­vice : 1- Cui­si­nière : La Bou. En vrai elle s’appelle Bou­niort. C’est moins classe que Cal­las. On com­prend donc pour­quoi vaut mieux gar­der juste un petit Bou. Sur­tout qu’elle est pas grande.

Pro­gramme de Mars 2015 de la Cave Poé­sie René Gouzenne

Ce soir, 27 jan­vier, c’est le lan­ce­ment du mara­thon enchan­té de l’hiver tou­lou­sain nous annonce l’affiche… Enfin ce n’est pas tout à fait exact puisqu’hier soir c’est une autre demoi­selle – nom­mée K ! qui a ouvert les fes­ti­vi­tés à l’apéro du Grand Rond. Quand vous lirez pro­chai­ne­ment notre chro­nique sur cette artiste, vous com­pren­drez que l’équipe de Détours de Chant a vou­lu un lan­ce­ment par­ti­cu­liè­re­ment décoif­fant ! Et ce soir ne nous démen­ti­ra pas.

C’est vrai, c’est un petit bout de femme qui nous arrive sim­ple­ment vêtue de sa tenue de tra­vail – enten­dez par là une tenue de mar­mi­ton qui ne dépa­re­rait pas aux côtés du rat Rémy du des­sin ani­mé Rata­touille – pour dis­tri­buer son menu et nous expli­quer – un peu lon­gue­ment à notre goût – le concept de son concert.

Il faut vous dire qu’il est 18h30, que nous sommes dans le hall du centre cultu­rel Alban Min­ville, ce qui en soi, ne faci­lite pas for­cé­ment la tâche de la musi­cienne, même si on com­prend vite l’intention des orga­ni­sa­teurs. Le spec­tacle est gra­tuit et s’offre à qui veut bien lui accor­der quelques minutes d’attention en sor­tant de son cours de musique justement…ou de sa séance de pis­cine, ce qui pré­dis­pose peut-être un peu moins.

Mar­lène Bou­niort a d’ailleurs toutes les qua­li­tés requises pour cap­ter l’attention des petits (le côté Walt Dis­ney se confirme en pre­mière par­tie) et des grands. Elle com­mence par détailler ses recettes, met­tant en évi­dence de façon très didac­tique ses ingré­dients. Bien sûr elle y va de la voix, qu’elle a très belle, soli­de­ment tra­vaillée pour tout chan­ter, mais aus­si de boucles qu’elle assume avec dex­té­ri­té avec « maître PP » (Pédale de Boucles), de son cla­vier, de petites per­cus­sions, comme ces authen­tiques cou­vercles Tup­per­ware dont elle tire des effets sur­pre­nants, des flûtes (bré­si­liennes ou irlan­daises) et d’un ins­tru­ment à souf­flet venu de l’Inde, la shru­ti Box, qui accom­pagne déli­ca­te­ment le der­nier tiers du concert.

Il est vrai que l’on perd assez vite (pas­sés les hors d’œuvre, comp­tines revi­si­tées, façon Camille ou Phi­lippe Kate­rine ou chan­teuse à voix… devi­nez laquelle !) le pro­pos de la cui­sine. D’ailleurs la méta­phore appuyée cesse, mal­gré les rap­pels entre les chan­sons, avec la trans­for­ma­tion de la chan­teuse qui nous appa­raît sou­dain dans une sen­suelle robe rouge, che­veux libé­rés de la coiffe de cui­si­nier. Effet très, très réussi !

Mais il en va aus­si de la musique et de la voix car cette Mam­zel Bou sait tout faire : musiques du monde, de la Grèce à Mada­gas­car en pas­sant par l’inde…ou les Landes, chant lyrique, rag­time, musique fun­cky, bal­lades sen­ti­men­tales qu’elle écrit.

C’est peut-être là une limite à son pro­pos. Vous l’aurez sans doute com­pris l’artiste est comé­dienne, chan­teuse, auteure aus­si et sur­tout remar­quable musicienne.

A trop vou­loir mon­trer, démon­trer l’amplitude de son talent, on risque de las­ser… et le spec­ta­teur pour­rait fri­ser l’indigestion. Six entrées, six plats, six des­serts… c’est peut-être un peu beau­coup ! Il nous semble que le spec­tacle gagne­rait en effi­ca­ci­té en lais­sant effec­ti­ve­ment le public faire son menu, choi­sir par­mi les pro­po­si­tions, comme il était annon­cé dans le pro­gramme du fes­ti­val. Reste que Mam­zel Bou pro­pose aus­si de ser­vir sa cui­sine à domi­cile. Et ça, c’est sûre­ment savoureux !