Camu, embarquement immédiat (Ⓒ droits réservés)

Camu (Ⓒ droits réservés)

17 juin 2015 – Fes­ti­val Par­tie à 3

Concert de Camu

Avec Coren­tin Grel­lier (gui­tare, voix), Fabien Valle (accor­déon), Yous­sef Ghaz­zal (contre­basse)


Théâtre du Grand Rond (Tou­louse)

[Trois lieux (le théâtre du Grand Rond, Chez ta mère et Le Bijou) échangent leur coup de cœur.]

C’est ain­si, par­fois, c’est une évi­dence, on aurait envie de quelques mots seule­ment grif­fon­nés sur vos agen­das, du genre : « À ne man­quer sous aucun pré­texte ! » Et c’est tout ! À vous d’aller voir, d’aller écou­ter juste quelques mesures de ce jeune Coren­tin Grel­lier qui s’est étran­ge­ment bap­ti­sé d’un nom d’auteur qui aurait éga­ré sa consonne finale…

Qu’il me par­donne de tant insis­ter sur sa jeu­nesse, mais le voi­là main­te­nant avec des che­veux très courts ce qui nous a sem­blé le rajeu­nir encore davan­tage ! Quand il arrive sur ce petit espace qu’est celui du théâtre du Grand Rond consa­cré aux apé­ro-concerts, il semble un peu éga­ré dans sa che­mise bleu pâle, trop grande pour lui – enfin, c’est l’impression que nous en avons – dont les manches tombent sur ses mains. Son visage est éclai­ré d’un sou­rire d’ange, oui, d’ange… Il entonne une chan­son nos­tal­gique et tendre, un adieu à l’amour, à l’amante… Et que vou­lez-vous, il y a des soirs, comme ça où il suf­fit d’un rien pour se lais­ser prendre au jeu des notes et des mots. Un accor­déon, une contre­basse et ce jeune gar­çon embar­ras­sé qui ne manque pas de nous rap­pe­ler un cer­tain grand Jacques… On se sent prêt pour le voyage sur son bateau, frêle sans doute, mais qui vaille que vaille s’offre au vent car il ne peut pas y avoir de fin à nos rêves. Même si très vite il remonte ses manches, nous aborde avec fran­chise et sans faillir pour annon­cer la deuxième chan­son comme un appel à l’aventure sur son esquif, on res­te­ra sur cette impres­sion de beau­té fragile.

Ce jeune homme a de sérieux atouts pour chan­ter la ren­contre amou­reuse en emprun­tant à l’univers marin, ses dunes, ses plages, ses vagues et ses embruns. « Et quand la mer se retire /​en rap­pe­lant ses sirènes /​Mate­lot croit mou­rir… Le corps fémi­nin s’en trouve magni­fié : Ah l’odeur de la mer enfouie dans tes che­veux ! On reste comme éba­hi devant la force du texte Les goé­lands où l’on peut voir la méta­phore de toute vie, avec cette mère « splen­dide et droite sur ce quai… cette mère qui regarde par­tir le navire… Un seul mot : magnifique !

Douze chan­sons plus tard, douze chan­sons où jamais l’accompagnement ne lasse, où l’on frappe volon­tiers dans les mains, on se prend à aimer la vie, mal­gré les tristes figures, oui, mal­gré la colombe envo­lée, avec Coren­tin, avec Camu, on aime la vie qui va, celle qui donne soif et faim, comme il le dit si bien dans un texte seul.

J’en oubliais de vous dire qu’il débute, qu’il est appa­ru sur la scène de « Chez ta Mère », il y a à peine un an, seul avec sa gui­tare, un soir où se pro­dui­sait Fré­dé­ric Bobin. J’oubliais de vous dire que c’est ce café cultu­rel, Chez ta Mère, qui nous l’envoie ce soir par­ti­ci­per à cette Par­tie à 3 qui n’a rien d’une par­tie fine… Juste l’envie d’un par­tage offert par trois lieux chan­son de Tou­louse. Et c’est du plai­sir, rien que du plai­sir en cette fin de saison.

Aël - Festival Partie à 3 (© droits réservés)

AËL, VIVRE D’HUMOUR ET DE GUITARE

Vous l’aurez com­pris, même soir, à Tou­louse, cette fois-ci Chez ta mère. Deuxième concert donc ; le troi­sième ce sera pour demain !

Une énigme, cet Aël, et son pré­nom aux conso­nances bre­tonnes car lorsqu’il s’adresse à nous c’est avec un accent tou­lou­sain aux confins de la cari­ca­ture, jouant de notre voca­bu­laire local incom­pré­hen­sible quand on fran­chit la Loire ! Tiens la cari­ca­ture, c’est un mot qui lui va bien. C’est un uni­vers com­plè­te­ment fol dingue qui est là devant nous et son per­son­nage à la longue barbe, crâne nu et petites lunettes rondes a tout d’un héros de BD. De l’agitation, des clow­ne­ries en veux-tu, en voi­là. Le public s’esclaffe, ravi de la bonne tranche de rire. Très vite, nous avons le regret de ne pas être gui­ta­riste aguer­ri, voire davan­tage même, his­to­rien de la gui­tare, ce serait encore mieux ! On com­prend que l’armada de gui­tares sur la scène, c’est vrai­ment une signa­ture. L’homme en joue avec brio et ne manque pas de nous dire sa fier­té de jouer (entre autres !) sur une gui­tare hawaïenne de 1936 ! Ce qui nous vau­dra d’ailleurs un bien joli moment avec Quand nous regar­dions Cas­sio­pée. Pour le reste les textes nous laissent per­plexe. On cherche à quoi s’attacher… Avouons sim­ple­ment que faire rire est un art si com­plexe ! Nous n’étions pas le bon public ce soir pour Aël, mal­gré toute l’énergie dépen­sée pour nous conquérir.

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
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