Rue de la Muette (© droits réservés)
[Extrait]
14e Festival Bernard Dimey, 8 mai 2014, deuxième jour
Voir Patrick Ochs entouré de deux musiciens seulement (à sa droite les clarinettes et saxo de Vincent Mondy, à sa gauche l’accordéon de Gilles Puyfagès), c’est s’offrir un spectacle d’une force rare. D’ailleurs au fil des chansons on finit par se sentir habité de sonorités slaves, de fanfare, d’accordéon langoureux et triste qui résonnent dans la tête, tard dans la nuit, avec cette voix profonde et grave et ses mots déchirés, déchirants.
L’interprète Patrick Ochs n’est pas seulement chanteur : il danse les mots, les balance au bout de ses longs bras. Son corps se distord, se tord en une pantomime tragique. C’est une chorégraphie de ses mains, de ses pieds et le public reçoit par brassées son désir de partage. Son corps paraît habillé, habité de cette fantasmagorie fellinienne où s’agitent des vieux tigres blancs, quelques éléphants, quelques vieux ours savants, funambules, clowns. Toute une caravane que la clarinette basse ensorcelle.