Les Grandes Bouches sur scène (© Stefane Henriques)

Les Grandes Bouches sur scène (© Ste­fane Henriques)

11 jui­let 2015 – Bal républicain

Concert des Grandes Bouches

Avec Phi­lippe Dutheil (gui­tare, voix), Anne-Laure Grel­le­ty-Madaule (bat­te­rie, voix) et Rémi Mouille­rac (accor­déon)


Auzat – Haute-Ariège

Nuit d’été sur les som­mets des Pyré­nées arié­geoises, petit vil­lage niché à la fron­tière de l’Andorre et de l’Espagne. Le bourg d’Auzat, tra­ver­sé par le Saleix, un char­mant cours d’eau qui lui donne des allures de décor pour aqua­rel­liste, porte trace d’un pres­ti­gieux pas­sé indus­triel avec Péchi­ney dont les sites ont fer­mé en 2003. Aujourd’hui que cette val­lée éprou­vée doit des­si­ner son ave­nir autre­ment, pou­vait-on ima­gi­ner lieu plus pro­pice à l’expression joyeuse et com­bat­tante des Grandes Bouches ? Alors autant com­men­cer tout de suite par en féli­ci­ter les orga­ni­sa­teurs (Zik’Ass), qui avec la muni­ci­pa­li­té ont offert gra­tui­te­ment ce bal, très loin des grands ras­sem­ble­ments musi­caux de la Région.

On ne sau­rait trop répé­ter com­bien tous ces petits lieux sont de pré­cieux vec­teurs pour la Chan­son d’aujourd’hui.

Sans doute les pierres ances­trales se sont-elles fait l’écho des chants pen­dant que le public ras­sem­blé sur la place répon­dait à l’invitation à dan­ser car « ça jazze, ça swingue, ça groove ». C’est le groupe qui le dit ! Oui, dan­ser pour dire que l’on ne s’en lais­se­ra pas conter, que la parole de Jau­rès reste vivante.

Phi­lippe Dutheil (gui­tare, voix) et Anne Laure Grel­le­ty-Madaule (bat­te­rie, voix), piliers du groupe, avec pour com­pa­gnons l’incontournable accor­déon du bal popu­laire et des per­cus­sions, ne ménagent pas leur peine pour enga­ger tout ce monde devant eux à res­ter vigi­lant. Mais leurs chan­sons s’habillent obs­ti­né­ment de joie et d’espérance en l’homme.

Depuis qu’il fête la parole de Jau­rès, qu’il la pro­clame pro­fon­dé­ment actuelle, le groupe se rap­proche encore davan­tage du public et même du très jeune public. En mai, pour la nuit des musées, il était à Arles avec la cho­rale des enfants du col­lège Van-Gogh. En juin c’était autour de trois col­lèges du Tarn et Garonne et de leurs quatre-vingts cho­ristes qu’il célé­brait le cen­te­naire de l’assassinat de Jau­rès. Et lorsqu’il s’associe au poète Fran­cis Ricard, à l’occasion du Mara­thon des Mots à Tou­louse, le spec­tacle se nomme Alerte !

Lorsque, dans la nuit, les voix assem­blées des musi­ciens en scène et des spec­ta­teurs et dan­seurs sur la place entonnent Le temps des cerises, sur quelques notes dis­crètes d’accordéon, on se prend à frissonner.

La Chan­son vous fait par­fois un drôle d’effet…

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
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