Enzo Enzo (© Claude Fèvre)

Enzo Enzo (© Claude Fèvre)

14 juillet 2015 – 11e Ren­contres Marc Robine, On connaît la Chanson

Enzo Enzo en duo

Avec Enzo Enzo (chant) et Lucien Zer­rad (gui­tares)


La Mus­cade – Blan­zat (Puy-de-Dôme)

Vingt ans, vingt ans déjà que cette voix s’est glis­sée dans nos mémoires, vingt ans qu’elle nous susurre Juste quelqu’un de bien, une chan­son qui, l’air de rien, sans qu’on y prenne gare, s’est ins­tal­lée dans nos vies. Alors, bien sûr, ce soir on a tel­le­ment de plai­sir à la fre­don­ner avec elle. Des anciennes chan­sons donc mais des nou­velles aus­si sur cette scène d’Auvergne. Quel cadeau post­hume à Marc Robine cette création !

Les auteurs sont les fidèles com­pa­gnons de route enchan­tée d’Enzo Enzo : Allain Leprest, Romain Didier, Kent mais d’autres aus­si comme Pas­cal Mathieu enten­du en ouver­ture du fes­ti­val ou Rémo Gary qui le clô­tu­re­ra. Joli clin d’œil du hasard ?

Dès les pre­mières mesures, dans un décor mini­ma­liste, et sur un accom­pa­gne­ment qui l’est tout autant (Lucien Zer­rad, dit « Lulu » au pia­no à pouces) elle appa­raît sur cette scène comme une fée dan­sante. Elle caresse le sol de ses pieds menus chaus­sés de bal­le­rines ver­nies. Vêtue de noir, d’un pan­ta­lon éva­sé, d’un haut déli­ca­te­ment cor­se­té qui lui des­sinent une sil­houette jeune et déli­cate, elle ne chante pas seule­ment de sa voix câline, elle ne par­tage pas seule­ment les textes dont pas une syl­labe ne vous échappe, elle danse ses chan­sons. Et c’est une char­mante cho­ré­gra­phie, là, sous vos yeux.

Si vous avez besoin d’un peu de dou­ceur, du cocon ten­dre­ment sen­suel de la fémi­ni­té, alors c’est ce concert-là qu’il vous faut.

Juste deux mots pour vous le dire, deux mots emprun­tés à la pre­mière chan­son : « l’azur et la soie ».

Les lumières de Cathe­rine Rever­seau ont ajou­té à la magie de cet ins­tant de scène, habillant de cha­leur le duo ou bien iso­lant Enzo Enzo ou Lulu dans ses ins­tants de grâce, en solo à la guitare.

Enzo Enzo tutoie son public, plai­sante, agré­mente son réper­toire de courtes arti­cu­la­tions, ne cesse jamais de lui sou­rire, lui offre des pro­verbes comme celui-ci : « Dieu donne des noix mais ne les casse pas ».

Sur­tout elle chante un hymne à la vie, à l’amour. Quelle confiance dans cette chan­son qui regarde l’être aimé endor­mi : « Ton corps est un livre ouvert. » Elle nous invite à vivre plei­ne­ment notre âge, inten­sé­ment, por­tés par l’imagination qui nous emmè­ne­ra n’importe où, comme dans des « his­toires longues comme un long fil », des his­toires de grand-mère, « des his­toires à dor­mir dans le sable /​des ber­ceuses /​des légendes arabes. » Et même s’il est des jours sans, même si la vie alterne le meilleur et le pire, même si l’on peut se dire que « l’on n’était pas de taille », que « l’on est pas­sé entre les mailles », Enzo Enzo nous dis­tille cette évi­dence : « Je m’en vais légère, sans bagage et l’air léger ».

Vous l’aurez com­pris, on est séduit, embar­qué. C’est un envol.

« Il y avait des myo­so­tis sur le che­min. Je me sens bleue pareille. Bleu gai. Bleu qui donne envie de mar­cher au soleil. Comme quand on chante de nou­velles chan­sons. » (Mots volés à la page Face­book d’Enzo Enzo).

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
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