Hervé Lapalud et Jonathan Mathis (© droits réservés)

Her­vé Lapa­lud et Jona­than Mathis (© droits réservés)

28 mai 2015 – Jona­than Mathis et Her­vé Lapa­lud, En Enfan­cie

Spec­tacle pour les enfants

Avec Her­vé Lapa­lud (chant, gui­tare, kora, san­za…) et Jona­than Mathis (orgue méca­nique, kora, san­za, ban­jo, basse, per­cus­sions, chœurs…)


École de Roque­feuil- Haute val­lée de l’Aude

Si par le monde tous les gones (en par­ler lyon­nais) vou­laient se don­ner la main, les pit­chouns, les gosses, les drôles, les mar­mots, les gamins… C’est par du rêve que com­mence le concert d’Hervé et Jona­than ! Si « toutes les voix du monde s’invitaient sans veto », quelle fête, quel fes­tin ce serait !

On pour­rait fer­mer les yeux, là à l’instant, en écou­tant l’accordéon dia­to­nique arri­ver tout dou­ce­ment, en voyant les deux musi­ciens au milieu de leurs ins­tru­ments hété­ro­clites. Du rêve, je vous le répète !

Her­vé Lapa­lud, éton­nant voya­geur, « globe fac­teur » de chan­sons, nous emmène une fois encore. Et c’est drô­le­ment bon quand ses chan­sons entraînent der­rière lui des cho­ristes d’un soir, entre huit et dix ans, qui l’attendent depuis des semaines à répé­ter quelques chan­sons de l’album En enfan­cie : Les gui­boles, À l’école des chats, On a mar­ché… Ils ont même concoc­té, sous la baguette de leur chef d’orchestre, inter­ve­nante en musique, des rythmes prêts à riva­li­ser avec le talent d’Hervé et Jona­than Mathis qui font feu – ou plus sûre­ment, musique – de tout ce qui leur passe sous la main.

Hervé Lapalud et Jonathan Mathis devant les enfants (© Claude Fèvre)Le duo s’est arrê­té dans leur école pour leur mon­trer leurs éton­nants ins­tru­ments qui leur parlent d’Ailleurs, terre sans fron­tières, fer­tile en rêves : à côté des fami­liers (accor­déon, gui­tare, basse) l’orgue de Bar­ba­rie et ses cent qua­torze flûtes, fas­ci­nant objet, avec lequel Jona­than, noteur de car­tons per­fo­rés, entre­tient une pas­sion rare. Les koras d’Afrique de l’ouest, les san­zas (pia­nos à pouces) d’Afrique du Sud, de Cen­tra­frique, à com­men­cer par celles qui pendent sur la corde à linge, les fameuses boîtes de maque­reaux Pil­chard dont Her­vé fait son image de marque, cho­ré­gra­phie et slo­gan à l’appui ! Le gros bidon bleu affu­blé de scies à métaux, la saxi­nette, ins­tru­ment hybride inédit, le gar­ra­hand d’Argentine et même la bon­bonne d’eau en plas­tique rap­por­tée du Qatar. Autant dire que la venue d’Hervé et Jona­than dans une école, c’est un cadeau pour voya­geurs immobiles !

Et les deux musi­ciens à l’incroyable talent mul­ti­forme, nous prouvent une fois encore qu’ils sont artistes, certes, mais aus­si citoyens. Her­vé Lapa­lud, comme beau­coup d’autres que nous sui­vons, mul­ti­plie les occa­sions de par­tages, comme en témoignent les albums Music’Toi, chan­sons écrites, inter­pré­tées par les ado­les­cents de l’IHOP de Lyon, ou le tout pro­chain pro­jet de juin avec Jona­than au fes­ti­val Faites de la Chan­son d’Arras, inti­tu­lé Lemes­lis­sime, avec les chan­teurs ama­teurs de Di Dou Da qui hono­re­ront avec eux l’immense réper­toire de Claude Lemesle.

Le concert ache­vé, on en vient aux dou­ceurs géné­reu­se­ment offertes par les parents d’élèves et les conver­sa­tions répètent à l’envi l’immense chance d’avoir vécu cette soi­rée, en haute val­lée de l’Aude, à l’écart des lieux cultu­rels. Sou­hai­tons qu’ils soient nom­breux à gar­der au cœur le Petit mou­lin à moudre le cha­grin : « Mouds les heures /​les heures où j’ai peur /​où j’ai froid /​quand tu n’es pas là /​mouds mes pleurs /​sous tes doigts jolis /​j’ai le cœur à moudre la vie… Chan­son pour les « gones » et ceux qui le res­tent long­temps. Toujours ?

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
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