Manu Galure & Milou (© Claude Fèvre)

Manu Galure & Milou (© Claude Fèvre)

22 septembre 2016 ‑Festival Sign’Ô – Concert Chanson & ChantSigne

avec Manu Galure (pia­no), Emi­lie Rigaud /​Milou (Chant­Signe)

Le Théâtre du Grand Rond (Toulouse)

Manu Galure a ce don de tou­jours nous sur­prendre, de faire feu de tout bois, de ne jamais être là où on l‘attend. S’il est un artiste indé­pen­dant et sin­gu­liè­re­ment créa­tif, c’est bien lui ! Jamais de com­pro­mis avec sa liber­té, même lorsqu’il défraie la chro­nique chan­son­nière en allant par­ti­ci­per à la der­nière édi­tion de la Nou­velle Star sur la chaîne D8. Il s’y octroie d’ailleurs une médaille de bronze pro­fi­tant de l’occasion pour s’offrir de superbes vidéos de ses pres­ta­tions télé­vi­suelles. Si vous vou­lez tout savoir sur cet épi­sode, si vous vous deman­dez encore « Que diable, allait-il faire dans cette galère ? Mau­dite galère !! » vous regar­de­rez les vidéos Hors­Cène du jour­na­liste Thier­ry Cadet. Un témoi­gnage qui mérite le détour. Ins­truc­tif à plus d’un titre !

Le voi­ci au soir d’une série d’apéro-concerts très sin­gu­liers. Le Théâtre du Grand Rond fidèle à ses enga­ge­ments depuis treize ans pour la défense des créa­tions en Langue des Signes accueille le fes­ti­val Sign’Ô et donne carte blanche à l’association ACT’S (Arts, Culture et Théâtre en Signes). Manu Galure offre à cette occa­sion pour une deuxième fois son duo de charme avec la comé­dienne sourde Emi­lie Rigaud. Dans le cadre de ce qu’il avait appe­lé sa tour­née des Grands Ducs, en octobre der­nier, il avait déjà offert un concert Chant­Signe en pre­mière par­tie du Joueur d’échecs de Ste­fan Zweig. On ne cache­ra pas que nous éprou­vons tou­jours le même plai­sir à entendre ses chan­sons, ses facé­ties adres­sées au public (sou­vent les mêmes d’ailleurs mais on rit encore cette fois à cette phrase « les chan­sons c’est comme les enfants, par­fois on les rate… Mais on les garde quand même ! ») à le voir taper du pied der­rière son cla­vier comme un enfant rageur, faire feu de tout bois en scène : un spec­ta­teur légè­re­ment en retard tente d’entrer par la mau­vaise porte, une aubaine pour lui… D’emblée, le public ravi de sa malice, lui emboîte le pas… C’est gagné !

Der­rière lui est dres­sé un pan­neau où se trouve résu­mé « Le réveil sourd », le com­bat mené pour la défense de la Langue des Signes. Une façon de rap­pe­ler que les inter­dits sont levés depuis si peu de temps et que ce concert témoigne d’un mili­tan­tisme, d’un enga­ge­ment. Manu Galure garde les yeux rivés sur Emi­lie Rigaud, tout comme elle suit ses mains sur le cla­vier. Très vite notre regard est hap­pé par les mou­ve­ments, les mimiques, les gestes de la comé­dienne qui offre une lec­ture cor­po­relle des mots, de leur assem­blage poé­tique, irréel, fan­tai­siste, tendre et violent… Je serais per­du, Je vais me refaire, Ramène –moi à la mai­son, Maman, Trois petits cochons, Que de la pluie… C’est fas­ci­nant, sur­pre­nant… et beau ! Ima­gi­nez-vous en train de repré­sen­ter en signes « Sur l’hameçon de ma canne à pêche /​J’accroche dou­ce­ment de tout petits oiseaux /​Pour attra­per des oiseaux plus gros /​Pour attra­per des autruches et des avions. »

Manu Galure & Milou - Ville rose (© Claude Fèvre)

On pense à la longue tra­di­tion des mimes, des pan­to­mimes. On admire le par­tage entre le deux artistes, les pas qu’ils ont faits pour aller l’un vers l’autre, pour se com­prendre et par­ve­nir à mettre au point leur duo. Manu Galure lève légè­re­ment le voile sur ce tra­vail là au moment où le pro­pos s’inverse, quand le texte est celui de Milou. C’est l’occasion de sol­li­ci­ter le public, de lui deman­der de « faire les chœurs » en langue des signes ! … Il est ques­tion de Tou­louse, de la ville rose… On s’amuse et les mains qui s’agitent bras levés en fin de chan­son sont comme autant de papillons qui saluent la beau­té de ce par­tage émouvant.

Chan­ter c’est aller vers l’autre. Une évi­dence ce soir.

« bal­lades, balades et baguenaudes

C’est une idée un peu folle. Un an de tour­née sur les che­mins, au tem­po des chaus­sures, pour aller chan­ter par­tout et n’importe où ses chan­sons. Du 22 sep­tembre 2017 au 22 sep­tembre 2018, Manu Galure part son pia­no sur le dos et son cha­pi­teau à la main, pour un tour de France. Il joue­ra dans des salles de spec­tacles, bien sûr, mais aus­si dans des écoles, des mai­ries, des bis­trots de vil­lage, des granges, des églises et des pri­sons, et sous les toits des gens qui vou­dront bien l’abriter pour une nuit.

Parce qu’il est d’Occitanie, on dira trou­ba­dour. A la ren­contre des gens, près de chez eux, et par­fois même à l’intérieur de chez eux, il inven­te­ra chaque jour un spec­tacle, au hasard des ren­contres et du che­min. Il par­ti­ra de chez lui, Tou­louse, et y revien­dra, heu­reux comme un Ulysse, après une odys­sée d’un an. Il y aura peu d’excuses pour ne pas venir le voir, puisqu’il pas­se­ra for­cé­ment dans votre coin. Et peut-être même chez vous, qui sait. Car bien enten­du, pour que cette aven­ture se réa­lise, Manu Galure aura besoin de l’aide d’hôtes géné­reux pour accueillir ses chansons.

Où que vous habi­tiez en France, grand pro­prié­taire ter­rien ou loca­taire d’un deux pièces cui­sine, cha­te­lain ou fer­mier, cita­din ou gar­dien d’un gîte de mon­tagne, vous pou­vez orga­ni­ser à l’endroit où vous habi­tez, ou bien à l’endroit qui vous plait un concert de Manu Galure. C’est un concert public, mais dans un endroit pri­vé. Cer­tains des spec­ta­teurs sont des amis que vous avez fait venir, d’autres sont des incon­nus à qui vous ouvrez la porte. Tout le monde amène à man­ger et à boire et votre mai­son se trans­forme pour un soir en une auberge espa­gnole chan­tante, une bonne fran­quette chan­son­nière. Si vous avez un pia­no, on joue­ra du pia­no. Si vous avez un micro, tant mieux. Mais si vous n’avez qu’un salon et des bou­quins, on joue­ra de la gui­tare, et la voix por­te­ra. L’idée vous plaît ? Cli­quez sur l’onglet « Deve­nir accueillant » pour en savoir plus. »

Le Grand Tour de France de Manu Galure