27 mai 2016 – Pastiche Virage à droite
avec Lucas Lemauff (Lucas Stoipovcon), Manu Galure (Manu Galladur), Stef ! (Stéphanie de Morano), Nicolas Bacchus (Nicolas Sarcchus)
Théâtre du Grand Rond (Toulouse)
Leur devise : « Parce que la gauche n’a pas le monopole de la chanson française à message, ravivons ensemble la flamme de la chanson de droite ! »
« Oyez ! oh yeah !
Avec les copains de Virage à Droite, on s’installe sur la Place du Capitole aujourd’hui à 17h, et on jouera pour la populace et pour le mouvement Nuit debout Toulouse.
Ceux qui viendront habillés en fan de Michel Sardou assisteront au spectacle à prix réduit ! Pour les autres, le concert est GRATUIT. À tout à l’heure.
Ça se déroule au Square… Charles de Gaulle, comme il se doit. »
Ils ont donc joué deux fois ce vendredi-là. Façon de souligner d’un trait très, très appuyé que ce n’est pas seulement une grosse blague entre copains. Le propos n’est pas aussi innocent qu’il y paraît à l’heure où chacun révise son catéchisme (ô pardon !) du parfait homme de gauche… Où en sommes-nous ? Qui pourrait vraiment le dire ? Où allons-nous ? Rappeler ce que sont les idées de droite qui se sont immiscées aussi sournoisement jusque dans des chansons jusqu’à vous en donner la nausée, peut avoir son utilité ! On ne redira jamais assez ce qu’était notre lot –surtout à nous les filles ! – dans cette société gaullienne du siècle passé. On en a eu une vague idée dans les défilés contre le mariage pour tous… Bref ! Un pastiche, une caricature mais carrément utile et salutaire ! On applaudit, oui, aux mots de Manu Galure échappé de peu des griffes de la Nouvelle Star : Virage à droite, c’est un pastiche caricatural et politique […] C’est une grosse blague, mais à portée symbolique et politique.
Pastichez, pastichez, il en restera toujours quelque chose !
D’ailleurs, la fine équipe où Lucas Lemauff a pris très vite le relais de Nathalie Miravette s’est prise au jeu. Eric Toulis y a mis son grain de sel, m’a‑t-on dit, la liste des chansons a été revue, le travail scénique resserré, les personnages encore mieux typés. On notera que celui qui porte à son comble la balourdise et la crétinerie, n’est pas une blonde, pas même une femme !!… C’est Manu Galladur qui s’y colle dans son pantalon de treillis, ses rangers et son haut de survêtement aux couleurs bleu, blanc rouge, qui laisse deviner un Marcel du meilleur goût, des lunettes de soleil… Certes Stéphanie de Morano n’est pas loin derrière en matière de bêtise. Elle pleurniche pas mal non plus. Mais son petit tailleur strict ne l’empêche pas de nous offrir quelques moments joyeusement débridés. Il faut bien que parfois le corps exulte ! C’est avec Nicolas Sarcchus qu’elle s’acoquine le plus souvent. Catho effarouché, avec sa croix au revers du veston, ses sandales et ses socquettes blanches du plus mauvais goût, et surtout sa cravate qu’il ne dégrafe qu’en cas d’absolue nécessité. Mais le « danger » vient surtout du personnage magistralement interprété par Lucas Lemauff, dénommé Lucas Stoipovcon, en uniforme de parfait candidat de droite. Il a dû passer quelques heures à observer tous les tics de langage de ces hommes politiques au discours faussement lénifiant. Car il est confondant d’efficacité… !
On pourra relire avec profit sans doute la chronique consacrée en 2014 au spectacle du Bijou le 1er avril (ça ne s’invente pas !) au lendemain de la vague « bleu blanc rouge » des municipales.
Avant que la salle entière ne s’époumone et chante avec Mireille « Que la paix soit sur le monde », avant que ne soit remis le Sardou d’or, voici les titres des chansons dont aucun mot n’est modifié.
L’argent ne fait pas le bonheur – De Gaulle – Être patron d’entreprise – Être une femme – La famille – La France est aux Français – Le gibier manque et les femmes… – l’homme en blanc – Il était syndiqué – Il s’appelait de France – Ils ont le pétrole – J’habite en France – Je suis pour – Je viens du Sud – Ma liberté de penser – Ma salope à moi – Ouvre moi la porte – Réussir sa vie – Le rire du sergent – Le temps béni des colonies – Tu le regretteras – Vendéen mon fils.
Et voici maintenant les noms des interprètes : Michel Sardou – Serge Lama – Chimène Badi – Fortugé – Bernard Tapie – Mireille Mathieu – Johnny Halliday – Florent Pagny – Claude Barzotti – Pierre Bachelet – Enrico Macias – Didier Barbelivien – Sheila – Doc Gyneco – Jean-Claude Daigle – Les parisiennes – Gilbert Bécaud (plusieurs chansons peuvent avoir le même interprète… devinez lequel ?)
Allez ! Maintenant c’est à vous ! Associez les chansons à leur interprète ! Si vous faites un sans-faute, vous serez sûr d’avoir votre photo avec les quatre gugusses quand vous irez les voir en scène ! Elle n’est pas belle la vie ?