Vocal Cordes, un duo ? Sans l’ombre d’un doute. Ils sont bien deux en scène : Aurèle Salmon pour la voix (et quelle voix !), Ludovic Hellet pour la contrebasse. Après quelques tours et détours du côté d’un trio, voire d’un quartet, et parce que les hasards de la vie font parfois bien les choses, ni une ni deux, se dit un jour Aurèle, c’est décidé je n’aurai plus qu’un seul partenaire ! Certains spectateurs – certes un brin fleur bleue – décèlent chez ces deux-là une telle complicité qu’ils aimeraient voir en eux un couple dans la « vraie » vie… mais non ! Et c’est peut-être tant mieux…
Mais, c’est une autre histoire !
Aurèle et Ludo donc… un duo ? Euh… pas tout à fait car cette contrebasse que Ludo promène aussi ailleurs (jazz manouche, musiques improvisées, contes musicaux, école de musique, hôpital) devient avec Vocal Cordes un personnage à part entière que l’on câline, bouscule à l’occasion… Et c’est donc en embrassant tendrement son instrument que Ludo joue de tout son corps avec le gigantesque instrument. Il joue de ses doigts, de l’archet sur les cordes, en rythmiques et en bruitages, pour escorter la voix d’Aurèle qui raconte des histoires. Les mots sont savamment agencés par Aurèle pour amuser, attendrir, pour peindre un univers coloré où il fait bon s’égarer. Et lorsqu’ils s’aventurent dans des reprises ils le font avec une telle ingéniosité qu’ils nous offrent de véritables « re-créations ».
Si je vous parle de ces deux là aujourd’hui c’est parce que je viens de les quitter. Enfin presque… Nous nous étions donné rendez-vous mercredi dernier aux B.I.S à Nantes, où ils vivent. Belle occasion pour se revoir, pour prolonger nos rencontres en Ariège où ils sont venus deux fois et plus (quelques belles soirées à domicile en prolongement de notre Festiv’Art 2009 et 2010)… pas de programme précis, sinon celui de mettre peut-être à cette occasion là un peu plus de lumière sur leur duo original.
Dans ce grand rendez-vous du spectacle vivant, je me sentais petit Poucet avec mon festival dont le budget global n’atteint pas celui de la communication du plus modeste rendez-vous estival. Alors qu’étais-je venue faire dans cette galère ? Hé bien, revoir quelques artistes comme Aurèle et Ludo, quelques structures amies, et surtout rester ouverte à toute rencontre, approcher ce milieu où je suis bénévole et militante.
Ce n’est pas sans amusement que j’observais ces hommes (oui, surtout des hommes !) affairés, l’ordinateur portable sur les genoux… Et que dire du passage de François Hollande et d’Eva Joly ??
Loin de cet affairisme, je n’ai pourtant pas été déçue et peut-être le duo Vocal Cordes aura-t-il lui aussi à se réjouir de nos déambulations parmi les stands… et de nos rencontres suscitées ou fortuites ?
Gardons espoir que ces talents de l’ombre trouvent le chemin d’un public avide de découvertes, amateur de textes ciselés et de musiques toujours renouvelées, enrichies de toutes les rencontres de leurs auteurs.