Vocal Cordes, un et un ne font ni une ni deux (© Festiv'Art 2011)
Vocal Cordes (© Fes­tiv’Art 2011)

Vocal Cordes, un duo ? Sans l’ombre d’un doute. Ils sont bien deux en scène : Aurèle Sal­mon pour la voix (et quelle voix !), Ludo­vic Hel­let pour la contre­basse. Après quelques tours et détours du côté d’un trio, voire d’un quar­tet, et parce que les hasards de la vie font par­fois bien les choses, ni une ni deux, se dit un jour Aurèle, c’est déci­dé je n’aurai plus qu’un seul par­te­naire ! Cer­tains spec­ta­teurs – certes un brin fleur bleue – décèlent chez ces deux-là une telle com­pli­ci­té qu’ils aime­raient voir en eux un couple dans la « vraie » vie… mais non ! Et c’est peut-être tant mieux…

Mais, c’est une autre histoire !

Aurèle et Ludo donc… un duo ? Euh… pas tout à fait car cette contre­basse que Ludo pro­mène aus­si ailleurs (jazz manouche, musiques impro­vi­sées, contes musi­caux, école de musique, hôpi­tal) devient avec Vocal Cordes un per­son­nage à part entière que l’on câline, bous­cule à l’occasion… Et c’est donc en embras­sant ten­dre­ment son ins­tru­ment que Ludo joue de tout son corps avec le gigan­tesque ins­tru­ment. Il joue de ses doigts, de l’archet sur les cordes, en ryth­miques et en brui­tages, pour escor­ter la voix d’Aurèle qui raconte des his­toires. Les mots sont savam­ment agen­cés par Aurèle pour amu­ser, atten­drir, pour peindre un uni­vers colo­ré où il fait bon s’égarer. Et lorsqu’ils s’aventurent dans des reprises ils le font avec une telle ingé­nio­si­té qu’ils nous offrent de véri­tables « re-créations ».

Si je vous parle de ces deux là aujourd’hui c’est parce que je viens de les quit­ter. Enfin presque… Nous nous étions don­né ren­dez-vous mer­cre­di der­nier aux B.I.S à Nantes, où ils vivent. Belle occa­sion pour se revoir, pour pro­lon­ger nos ren­contres en Ariège où ils sont venus deux fois et plus (quelques belles soi­rées à domi­cile en pro­lon­ge­ment de notre Festiv’Art 2009 et 2010)… pas de pro­gramme pré­cis, sinon celui de mettre peut-être à cette occa­sion là un peu plus de lumière sur leur duo original.

Dans ce grand ren­dez-vous du spec­tacle vivant, je me sen­tais petit Pou­cet avec mon fes­ti­val dont le bud­get glo­bal n’atteint pas celui de la com­mu­ni­ca­tion du plus modeste ren­dez-vous esti­val. Alors qu’étais-je venue faire dans cette galère ? Hé bien, revoir quelques artistes comme Aurèle et Ludo, quelques struc­tures amies, et sur­tout res­ter ouverte à toute ren­contre, appro­cher ce milieu où je suis béné­vole et militante.

Ce n’est pas sans amu­se­ment que j’observais ces hommes (oui, sur­tout des hommes !) affai­rés, l’ordinateur por­table sur les genoux… Et que dire du pas­sage de Fran­çois Hol­lande et d’Eva Joly ??

Loin de cet affai­risme, je n’ai pour­tant pas été déçue et peut-être le duo Vocal Cordes aura-t-il lui aus­si à se réjouir de nos déam­bu­la­tions par­mi les stands… et de nos ren­contres sus­ci­tées ou fortuites ?

Gar­dons espoir que ces talents de l’ombre trouvent le che­min d’un public avide de décou­vertes, ama­teur de textes cise­lés et de musiques tou­jours renou­ve­lées, enri­chies de toutes les ren­contres de leurs auteurs.