Wally s’éclate pour ses 50 ans ! (© Claude Fèvre)

Wal­ly s’éclate pour ses 50 ans ! (© Claude Fèvre)

29 octobre 2015 – Tour­née anni­ver­saire de Wally

9e soi­rée sur les 25 que compte sa tournée…


Le Bijou (Tou­louse)

Allez, on se lâche au Bijou… on dégrafe les corps sages. Dehors les rabou­gris, les vieillis, les rata­ti­nés, les rape­tis­sés. Out les hors la joie !

Hier, ce soir, demain, c’est fête en scène parce qu’un chan­teur gai fête son demi-siècle avec ses amis. Si le visuel de cir­cons­tance nous le montre se pre­nant les pieds dans son tapis rouge, sachez qu’il sait par­fai­te­ment négo­cier ce genre de situa­tion. 30 ans de métier, ce n’est pas rien ! Par­fois l’humour frô­le­rait le mau­vais goût, alors il assume, devance les haut-le-cœur. C’est plus sûr ! Et c’est ce que le public aime en lui.

Ce soir la salle affiche com­plet, comme les deux autres soirs. On refuse du monde. Des jeunes en grand nombre et de moins jeunes aus­si. Il fait chaud dans la salle. Avant que le concert ne com­mence cer­taines ont même sor­ti leur éven­tail ! On se serait cru sous le cha­pi­teau de Barjac !

Toute une équipe accom­pagne Wal­ly, came­ra­men, tech­ni­ciens son, lumières (notons que quelques éclai­rages indé­li­cats aveuglent car­ré­ment les spec­ta­teurs !) et même un tech­ni­cien pla­teau bap­ti­sé pour la cir­cons­tance « refroi­dis­seur de salle ». Faut aller au concert de Wal­ly pour com­prendre ! Alors, quand arrive l’Aveyronnais et son accent fami­lier à la région tou­lou­saine (sans aucun doute un ren­fort de comique ailleurs qu’ici) qu’il s’empare aus­si­tôt de la scène, c’est une joyeuse « décon­nade » ! Oui, à Tou­louse le mot s’impose !

Ses chan­sons sati­riques s’en prennent à nos tra­vers, à notre monde tor­du. Il les puise dans ses dif­fé­rents spec­tacles, notam­ment au pre­mier. C’est en effet au Bijou, alors diri­gé par Phi­lippe Pagès, qu’il a créé son pre­mier solo. On aura droit à sa célèbre chan­son sur cette soli­taire qui ne reçoit d’autres cour­riers que ceux d’Yves Rocher et de la Blanche Porte. Bien sûr il nous offre aus­si sans comp­ter ce qui fait sa marque de fabrique, ses fameuses « chan­sons courtes »… En voi­ci deux, pour le plai­sir : « Comme mon chien ne rap­por­tait pas, je l’ai appe­lé livret A ». Ou bien « La vie des fumeurs est deve­nue très rude (allu­sion à toutes ces mesures prises pour faire notre bien !), elle est plus courte aus­si. »

Et que dire du pou­voir comique des cour­riers du lec­teur (des vrais, insiste-t-il !) mis en musique ? Fran­che­ment désopilant !

Pour­tant, à plu­sieurs reprises le rire et la satire laissent place à l’émotion, d’autant plus per­cep­tible alors. Et c’est tout par­ti­cu­liè­re­ment avec ses invi­tés de ce soir que nous assis­tons au plus fort de ce concert. Avec Imbert Imbert et sa contre­basse, il offre un hom­mage à Rémi Fraisse, jeune vic­time de son enga­ge­ment pour une vie plus saine : ça me dépasse /​ça ne passe pas. Mathias, res­té seul, conti­nue sur cette tona­li­té « pas for­cé­ment très drôle » avec deux chan­sons de son réper­toire. Ins­tant sus­pen­du de beau­té qui fait dire à Wal­ly : « J’aurais aimé faire ça ». Et là, il ne plai­sante sûre­ment pas, même s’il retourne très vite à ses facé­ties avant que ne vienne son deuxième invi­té, Éric Lareine. C’est en duo, un blues accom­pa­gné par l’harmonica d’Éric, qu’ils évoquent l’arrivée immi­nente de la vieillesse « ça se pré­cise »… Et cette leçon : « Faut se lâcher avant que ça lâche. » On aura ensuite un peu de mal, il est vrai, à entendre rires et glous­se­ments à contre­sens sur le texte poi­gnant d’Éric Lareine « C’est laid un marin à terre ».

C’est avec ses deux invi­tés que Wal­ly va fina­le­ment nous réga­ler. Ils reprennent ensemble une étrange chan­son oubliée Astrid (du groupe Odeur) un titre dont le texte défile sur un promp­teur dis­si­mu­lé der­rière un feu de bois en car­ton ! Mais entendre Imbert Imbert et Éric Lareine (voir pho­to ci-des­sus) avec lui dans ses « Chan­sons courtes », avouons, c’est un moment d’anthologie qui vaut à lui seul le plai­sir d’être venu par­ta­ger cette soi­rée unique.

Pied de nez réus­si à ceux qui dressent des bar­rières entre les styles !

Les invités de la tournée de Wally (© droits réservés)

LES INVITÉS DE LA TOURNÉE :

Albert Mes­lay, Alde­bert, Amé­lie les Crayons, André Min­vielle, Angel Ramos San­chez, Anne Rou­ma­noff, Anne Syl­vestre, les Astiaous, Bar­cel­la, Bar­zin­gault, Ber­nard Joyet, Bon­bon, les Boni­men­teurs, Cathon/​Cataix, Chloé Lacan, Chraz, Dau et Catel­la, Didier Super, Duo Point Zéro, Eddy Che­va­lier, Entre deux caisses, Éric Tou­lis, Estelle Ber­ni­gal, les Fills Mon­key, les Fils du pois­son­nier, Fla­via Pérez, Fré­dé­ric Fro­met, les Frères Bro­thers, Fred Radix, Fred Tousch, Gérard Morel, Gil­bert Laf­faille, Gré­go­ri Baquet, Imbert-Imbert, Jean-Yves Lacombe, Jehan, Jérôme Rou­ger, Jen­dro, Joël Sau­rin, Lili Cros & Thier­ry Cha­zelle, Lio­nel Sua­rez, Loïc Lan­toine, Magyd Cher­fi, Manu Pratt, Marc Fraize, Monique Brun, Mou­rad Mus­set, Mouss et Akim Amo­krane, Natha­lie For­tin, Nico­las Jules, Nicole Fer­ro­ni, Noof, les Oreilles rouges, Patrick Ingue­neau, Pétrek, Phi­lippe Chas­se­loup, Pié­rick, Pierre Aucaigne, Pierre Lericq, Presque Oui, Roland Bour­bon, Ruc­tor Vigo, Sans addi­tif, Sar­clo­ret, Serge Lla­do, Syra­no, Thier­ry Roma­nens, Tho­mas Pitiot, Topick, Vério­ca, Vincent Roca, Vlad, Volo, Xavier Lacou­ture, Yvan Cujious et Yves Jamait.

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
Lien vers l'article sur le site Nos Enchanteurs