Festival Pause Guitare 2017 – Dalton Télégramme (© Claude Fèvre)
8 juillet 2017 – Festival Pause Guitare
Tremplin Découverte Chanson
Avec :
R1 Wallace /Erwan Naour (guitare, chant), Bertille Fraisse (violon, synthé, chant), Nicolas Grosso (guitare manouche et électrique)
Les Idiots : Guillaume (textes et chant) et Mika (compositions, guitare folk)
Makja (voix), accompagné par Mickaël Bentz (claviers, violon)
Clio /Clio Tourneux (chant), Paul Roman (guitare), Étienne Champollion (piano, clavier)
Dalton Télégramme : Quentin Maquet (guitare, chant, ukulélé), Rémi Rotsaert (guitare, banjo, harmonica), Olivier Cox (percussions multiples et pipeau), Bernard Thoorens (contrebasse, guimbarde)
L’Athanor – Albi (Tarn)
Bien sûr, on ne s’étonnera pas de nous voir attentive à cette scène découverte proposée au cœur d’un événement aux dimensions commerciales affichées. Alain Navarro, son directeur, en fait sa ligne de conduite, celle des événements qu’il promeut. Il réconcilie l’inconciliable. Certes les mots sont excessifs, démesurés… Mais c’est pourtant ce que l’on peut croire parfois dans cette enclave musicale qu’est la Chanson, où il est de bon ton de se gausser de certains succès.
Nous voici donc à L’Athanor pour assister au tremplin Découverte Chanson qui confronte cinq groupes francophones. Prix du public (1 000 € offerts par La Poste) prix des professionnels (programmation sur le festival en 2018), prix de la Dépêche du midi (« soutien rédactionnel », ce qui peut paraître peu et inefficace surtout si l’on est loin du Midi de la France !).
Reste que bénéficier d’une prestation – courte, certes – dans ce bel écrin de la Scène Nationale d’Albi, face à un nombre conséquent de « gens importants » de la profession et un public qu’il faut toucher en vingt minutes, soit cinq-six chansons, c’est un défi. Une chance assurément !
Pour ce qui nous concerne, rien n’est joué d’avance d’autant plus que nous ne connaissons pas le dernier groupe, Dalton Télégramme et que l’on admet que chacun peut avoir nourri ses chansons de nouveautés… Bref, on s’installe, déterminée à laisser de côté nos penchants, pour autant que ce soit possible.
Wallace proposé par Dany Lapointe du Printival (Pézenas) continue de nous séduire par ses textes, par l’originalité de son atmosphère sonore où brillent le guitariste Nicolas Grosso et la violoniste Bertille Fraisse. On se dit que le véritable critère ce sont les émotions et cette envie d’en entendre davantage quand le groupe s’arrête.
C’est chose faite pour mon voisin, spectateur « lambda » qui me confie son vif plaisir. Ah ce violon, cette guitare manouche ! Du bonheur !
Viennent ensuite Les Idiots, duo local, coaché par Alain Navarro et mis en scène par Sanseverino, excusez du peu ! Des chansons qui dénoncent à tout va ! Pire que nos informations quotidiennes. Tout y est – avec humour ! – les « gros dégueulasses », les injustices, les malheureux… Pas beaucoup d’espace pour la tendresse, encore moins pour l’espérance. On retiendra la chanson du chien d’ivrogne, sac à puces qui vit loin des caresses. Soudain on pense au regretté Allain Leprest…
Mon voisin se penche vers moi pour me dire qu’il n’a pas aimé alors que l’on entend crier des « bravos ».
Le troisième candidat c’est Makja, soutenu par le Sémaphore en chanson (Cébazat). C’est vrai que l’artiste ne laisse pas indifférent, son décor, sa silhouette, son engagement en scène qu’il veut à tout prix nous faire partager. On sent qu’il a mis quelques bémols à son interprétation, mais la démesure, l’outrance de la voix, du geste, la grandiloquence du texte ne cessent pas… Son meilleur atout reste son accompagnateur, Mickaël Bentz, remarquable pianiste, violoniste, arrangeur.
Mon voisin ? Je ne lui ai rien confié de ma réserve, bien entendu. Hé bien, il n’est pas entré du tout dans cet univers-là…
Quatrième groupe, une fille enfin et pas des moindres, Clio, proposée par le tremplin du Pic d’Or (Tarbes). On se délecte de ses textes, de la présence d’Étienne Champollion et de Paul Roman à ses côtés. On ne changera pas d’avis… Quelques petites nouveautés agrémentent cette prestation, l’usage désuet de cassettes en accompagnement sonore, l’enregistrement des voix en ouverture, celles de César et Rosalie… C’est si émouvant d’entendre Clio enchaîner avec son rêve d’être Romy Schneider. On attend avec impatience le festival de Concèze où elle dévoilera ses nouvelles chansons.
Gourmande de tout ce qui fait le charme de la vie, Clio a séduit mon voisin. Je n’y suis pour rien, je le jure !
Enfin, intéressons-nous au dernier groupe, un quartet venu du nord, envoyé par La Francofaune de Bruxelles, Dalton Télégramme. C’est de l’énergie, de la joie à partager aussi bien en version rock, qu’en version musique du monde ; ils sont capables de tout faire et c’est sans aucun doute ce qui a fait mouche au point de récolter la mise pour eux tout seuls ! On espère qu’ils ont rencontré les Acadiens car ils ont sûrement beaucoup à se raconter de leur éclectisme musical. Ils sont aujourd’hui au café Plùm en apéro concert. Gageons qu’il va y avoir du monde !
Mon voisin était sans doute encore sous l’effet des chansons de Clio… Il ne m’a rien dit de ces Dalton-là… Et je ne l’ai pas revu au moment des résultats. Mais je crois deviner pour qui il a voté !