Le Bijou – rentrée 2018 (©Claude Fèvre)

Le Bijou – ren­trée 2018 (© Claude Fèvre)

6 sep­tembre 2018 – Le Bijou fait sa rentrée

Avec la par­ti­ci­pa­tion de
Claire Gimatt, Guillaume Bar­ra­band & Ala­din Cha­boche, Lau­ra Wild, Cla­ra San­chez, Matéo Lan­glois, Aïda, Chris­telle Boi­zan­té /​Bel Armel, Jules


Le Bijou (Tou­louse)

En lettres lumi­neuses, sur sa façade réno­vée, le Bijou annonce la cou­leur, donne le ton en ces pre­miers jours de sep­tembre : « C’est l’Art, entrez ! » Outre le jeu de mots, on appré­cie que le lieu s’affiche domaine artis­tique, d’autant plus que les enseignes au-des­sus disent « Bis­tro, res­to », excluant toute fan­fa­ron­nade cultu­relle. Ce n’est certes pas l’esprit de la maison !

C’est avant tout un lieu de vie de quar­tier, un lieu de par­tages convi­viaux, un lieu d’expressions où le goût des mots et des musiques- sans aucune forme de prio­ri­té pour peu que l’on fasse preuve de talent pour les assem­bler- fait la loi… Un lieu qui, depuis 30 ans, écrit cette his­toire de ren­dez-vous qui ne tarissent pas. Un seul chiffre pour s’en convaincre : durant la sai­son 2017 – 2018 près de 12000 spec­ta­teurs ont fran­chi la porte de la salle de concert qui peut affi­cher un taux de rem­plis­sage moyen de 80 %.

Alors autant dire que les patrons du Bijou – #créa­teur­de­sou­ve­nirs - peuvent être confiants. Bien enten­du on n’ignore pas que le lieu dépend du sort que lui réservent les par­te­naires ins­ti­tu­tion­nels, au pre­mier rang des­quels se trouvent les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales, l’Adami, le CNV ou la Sacem… Réjouis­sons-nous : La ville de Tou­louse pos­sède un lieu voué à ces créa­teurs que les médias ignorent, et le défend. Ils sont nom­breux ces créa­teurs. De plus en plus nom­breux… Il est loin le temps où l’idée même de se lan­cer dans une car­rière artis­tique déclen­chait l’anathème fami­lial… Et c’est tant mieux ! Mais en consé­quence, des lieux comme Le Bijou, sont d’autant plus pré­cieux pour qu’émergent les talents.

Pour don­ner du lustre à cette ouver­ture de sai­son, outre la che­mi­sette blanche du patron et le cana­pé rouge trô­nant sur la scène – clin d’œil appuyé à qui vous savez ! – un nou­veau pia­no est venu prendre place, et l’ancien – un peu « bas­tringue », faut bien l’avouer – trône main­te­nant dans la salle du bis­tro. Avis aux ama­teurs de bœufs en tout genre ! Pia­no tes­té et approu­vé par la toute jeune géné­ra­tion de chan­teurs tou­lou­sains, ce soir même.

C’est avec une pro­jec­tion vidéo que s’ouvre ce moment. Un mon­tage hété­ro­clite où cha­cun est à pré­sen­ter son pro­jet… On pré­ci­se­ra qu’il s‘agit seule­ment de la pre­mière moi­tié de sai­son, celle qui s’achève avec le fes­ti­val Détours de Chant début février. On retien­dra les images de Baz­baz avec un cœur « gros comme ça » à l’angle de l’écran, celles de la facé­tieuse Stef ! péda­lant dans la pis­cine, celles aus­si de Guillaume Bar­ra­band appa­rais­sant à côté d’une radio­gra­phie de sque­lette et concluant sa pré­sen­ta­tion de Fan­tai­sie Macabre par ces mots : « ça va être mor­tel ! »

Ensuite Pas­cal Chau­vet, maître de céré­mo­nie, appel­le­ra sur le cana­pé rouge les artistes venus s’associer à ce moment. En toute sim­pli­ci­té, ami­tié pour­rions-nous dire… Pas ques­tion de s’embarrasser de longs réglages ce soir. Claire Gimatt qui ouvri­ra la sai­son avec syn­thé et machines, appa­raît der­rière le pia­no noir, tout comme Matéo Lan­glois. C’est juste suf­fi­sant pour don­ner la dimen­sion de leur écri­ture. Forte, ori­gi­nale. Quant à l’intrusion de l’électronique dans la Chan­son, c’est Bel Armel, alias Chris­telle Boi­zan­té qui s’y colle ce soir. Un monde oni­rique naît dans les sons, dans sa voix, sa gestuelle…

En acous­tique, gui­tare voix, Guillaume Bar­ra­band et son com­plice Ala­din entonnent une chan­son assez déli­rante… une mamie qui s’illustre de bien étrange( !) manière au volant de sa petite auto… Lau­ra Wild nous berce en anglais avec Suzanne de Léo­nard Cohen, puis c’est au tour de Cla­ra San­chez de nous emme­ner Bou­le­vard de Suisse avec son accor­déon. Sou­li­gnons que c’est elle qui, le midi même, a fait la ren­trée de La Pause Musi­cale, rece­vant les ova­tions du public pour ses chan­sons et cette belle esca­pade dans celles de Piaf, Emi­lie Loi­seau, Bras­sens, Pata­chou… Ce petit bout de femme frêle, der­rière son gros accor­déon, a le don d’emporter son audi­toire comme le fai­saient les chan­teurs des rues… Et nous, on aime ça !

Notons que tous ces pro­jets figurent déjà en bonne place dans nos chro­niques à l’af­fût des découvertes.

Celui qui s’en vient clô­tu­rer cette pré­sen­ta­tion n’est pas pro­gram­mé dans la pre­mière par­tie de sai­son. Un voile est alors levé subrep­ti­ce­ment sur la suite… Sur le fes­ti­val « Lève ton vers » notam­ment… Jules, le facé­tieux, le cha­ris­ma­tique Jules – sans son Vilain orches­tra – offri­ra une « bat­tle » annonce –t‑il… Avec qui… ? Le nom est gar­dé secret d’autant plus, pré­tend-il, qu’il n’est pas encore au cou­rant ! Pour l’heure, avec sa gui­tare, pédale ryth­mique au pied, ou au pia­no, en cinq chan­sons, il met un grain de folie sur la scène. Même lorsqu’il chante les mots dou­lou­reux d’un migrant pour lequel il choi­sit l’image si déli­cate d’« un trèfle à trois feuilles », on est pris d’une envie irré­sis­tible de chan­ter, de dan­ser. Et c’est lui, Jules, qui ani­me­ra le len­de­main, le « pre­mier ren­dez-vous au bis­tro », le Blind Test de rentrée…

On peut s’attendre à une sacrée soirée !!