Pic d'Or 2017 - Caruso (© Claude Fèvre)

Pic d’Or 2017 – Caru­so (© Claude Fèvre)

19 mai 2017 – Demi-finale du Pic d’Or 2017

Demi-finale + Concert de Caru­so, Pic d’Argent 2016

Avec, par ordre de passage :

Wol­zo­vitch, Tom Bird, Pas vu pas pris, Ouest, Louis Arlette, Mante, Mar­tin Lumi­net, For The Hackers (FTH), Ninet­ta, Fafa­punk, Cécile Her­cule, Ryadh, Maxime Manot’, Mar­jo­laine Pié­mont, Dani Ter­reur


Théâtre Muni­ci­pal des Nou­veau­tés – Tarbes (Hautes-Pyré­nées)

Au Pic d’Or, au cours de la même jour­née, en quelques heures, nous pas­sons des audi­tions à la demi-finale. On met le tur­bo ! On ima­gine seule­ment par quelles émo­tions les can­di­dats sont pas­sés puisque, au terme de la soi­rée, ils sau­ront s’ils ont été choi­sis pour par­ti­ci­per à la finale du lendemain.

On ima­gine aisé­ment aus­si par quels efforts l’équipe tech­nique est pas­sée. C’est l’occasion de saluer ceux sans qui le spec­tacle vivant ne serait pas ce qu’il est. Cha­peau bas à ceux que Bar­ba­ra salue dans ses Mémoires comme fai­sant par­tie du spec­tacle. Pour elle, dès le déchar­ge­ment du maté­riel, le spec­tacle com­mence. Elle admire leur cho­ré­gra­phie en scène. Tout comme elle, nous admi­rons leur mou­ve­ment et leur pré­ci­sion, leur rapi­di­té, leur dis­po­ni­bi­li­té sans faille. Citons pour l’équipe de Tarbes en Scène : Sophie aux lumières, Cyrille pour le son en façade, Oli­vier pour les retours pla­teau, et ceux qui, du matin au soir, ont bran­ché, débran­ché, dépla­cé le maté­riel, Laurent et Jean-Marc, tech­ni­ciens pla­teau. On salue­ra la créa­tion vidéo de Pas­cal qui sur des formes géo­mé­triques, en fond de scène, pro­jette tan­tôt des pho­to­gra­phies de nature, ou de villes, des por­traits de l’artiste en scène. Du grand art qui nous fait dire : bra­vo et merci !

À 20h30 nous voi­ci donc à nou­veau dans la salle avec cette fois un public pour qui la soi­rée est en libre par­ti­ci­pa­tion. Pour cinq euros, on peut acqué­rir la com­pi­la­tion des vingt titres des can­di­dats 2017.

La majo­ri­té des demi-fina­listes a choi­si de faire décou­vrir une autre chan­son, par­fois même un nou­vel accom­pa­gne­ment. Ain­si à petits pas, nous péné­trons dans leur uni­vers jusqu’ici mécon­nu de nous.

Ain­si le trio local, Pas vu pas pris – le seul dont nous avons déjà vu un concert entier – choi­sit de mettre en avant le chant de Manu le per­cus­sion­niste. Ouest reprend la chan­son de la com­pi­la­tion Mon aqua­rium. Ce sera aus­si le choix de Ryadh avec sa belle chan­son d’amour offerte à Paris mar­ty­ri­sé par les atten­tats – pour l’occasion il s’installe au pia­no – ou de Mar­jo­laine Pié­mont qui, jouant avec sa tablette pour sa chan­son La sol do mi, évoque ce « lec­teur can­ni­bale » qui l’« a mise en lam­beaux ». Mar­tin Lumi­net aban­donne le cla­vier et habille sa chan­son d’humour et de deux uku­lé­lés : « Je t’aime mais c’est pas grave, ces choses-là com­mencent tou­jours par finir »… On sera séduite par Fafa­punk qui, devant la durée des réglages aux­quels s’affaire son accom­pa­gna­teur Tomi­slav – Tiens, il ne nous est pas incon­nu ce musi­cien-là ! – se met à impro­vi­ser et enchaîne ensuite, lui, fils d’une Fran­çaise et d’un Afri­cain, avec une chan­son sur le métissage.

Un point sup­plé­men­taire de satis­fac­tion chez les filles : elles font sou­vent l’effort de chan­ger de tenue. Par exemple Ninet­ta, la fille au cla­ve­cin qui ce matin arbo­rait une robe vert eau et des escar­pins rouges, est habillée au soir d’une tenue sophis­ti­quée toute blanche et chaus­sée de bleu… Le raf­fi­ne­ment jusqu’au bout des orteils ! Quant aux groupes plu­tôt rock ils confirment leur enga­ge­ment en scène, leur belle éner­gie. Wol­zo­vitch ne sacri­fie pas le texte, sa dic­tion, à la force du son. Avouons que ce serait bien dom­mage quand on entend sa chan­son sur ce temps qui vou­drait faire de nous des vieux… mais pas au point de renon­cer à la ten­dresse ! Par contre on ne sau­ra pas vrai­ment ce que chantent le groupe FTH (For the hackers) et à peine davan­tage Mante… On a com­pris cepen­dant qu’Océane était encore là et qu’il serait bien qu’elle ne regarde pas trop dans le rétro… Encore une his­toire de temps qui file…

La soi­rée s’achève avec sept chan­sons de Caru­so celui qui peut s’enorgueillir d’avoir signé récem­ment avec le label Bar­clay pour la sor­tie de son pro­chain album. En un an lui aus­si a mis le tur­bo ! Il ajoute sur sa page Face­book que cette signa­ture s’accompagne d’une autre, en édi­tion chez Uni­ver­sal Publi­shing en co-édi­tion avec Tick Tone Music et Bukows­ki Publi­shing… Voi­là, vous savez tout ou presque sauf que l’essentiel n’est peut-être pas là, dans ces trac­ta­tions juri­diques et admi­nis­tra­tives… L’essentiel est qu’il nous est appa­ru tou­jours aus­si géné­reux en scène sous son petit cha­peau… Un sou­rire franc pour accom­pa­gner sa joie de reve­nir au Pic d’Or dont on ne doute pas. L’an pas­sé nous n’avions pas été vrai­ment convain­cue, loin de là… Ce soir il nous offre un moment très plai­sant où les chan­sons d’amour sont tou­jours très pré­sentes, où l’excellent gui­ta­riste qui l’accompagne pour la pre­mière fois donne du relief à ses chan­sons. L’une d’elles dit « j’ai des amours ado­les­centes »… On est bien prêt à le croire ! Nous retien­drons pour­tant deux moments, celui où il reprend un rap de Boo­ba, Scar­face, et sa chan­son Bar­ba­rie où nous devi­nons qu’il peut avec effi­ca­ci­té élar­gir son pro­pos et trou­ver une cer­taine pro­fon­deur après quinze ans déjà de tra­vail dans le monde la chan­son. His­toire de se glis­ser dans les pas de ces modèles qu’il cite « Brel, Fer­ré au départ et puis Bashung, Noir Désir, Louise Attaque et Gae­tan Rous­sel, M, Eicher »… et qui, tous, par­tagent un lien avec Barclay…