Matthieu Chedid /‑M- –Rêvalité – 2022 (©Yann Orhan)
3 juin 2022, sortie du 7ème album de –M-
Rêvalité
Avec,
-M- (textes, avec David Assarf in 3, 6, Hocine Merabet in 11, poème d’Andrée Chedid 10, musique –mélodie empruntée à la symphonie n°40 en Sol Mineur de Mozart – chant, guitares, basse, chœurs) Gail Ann Dorset (basse, chant ) Jon Batiste (mélodica) Billie Chedid, Anna Chedid, Anne Shirley, Lena Wood (chœurs) Joseph Chedid (moogs, chœurs) Fabrice « Cub1 » Colombani (Percussions, congas) Maxime Garoute (batterie) Corentin Pujol (piano, claviers) Adrien Roz (guitare) Sylvain « Habibisly » Rabbath (talkbox, synthétiseurs, programmations…) David Dupuis, Thomas Henning, Rémy Galichet, Feal Le Rouzic (cuivres) + cordes )… liste non exhaustive
avec la participation de Fatoumata Diawara (11)
Avertissement : Ce texte ne saurait passer pour une chronique. C’est une pure fiction, un jeu d’écriture où se trouvent insérés en caractères gras les 13 titres de l’album et quelques mots, expressions, empruntés ici ou là aux chansons.
- Rêvalité 2. Dans ta radio Mégalo 4. Mogodo 5. Dans le living 6. Nombril 7. Petit homme 8. Fellini 9. Une étoile qui danse 10. Ce jour là. 11 Mais tu sais 12. Home 13. La langue des oiseaux
Au cœur du cœur, Gelsomina…
Ce jour là les yeux de Gelsomina, déjà si grands, si purs auraient pu s’ouvrir sur le monde cruel et sans nom qui l’entourait, sur la moto à trois roues qui traînait la pauvre roulotte, sur Zampano, ce mégalo brutal qui ne savait pas parler, seulement hurler, qui brisait des chaînes en place publique et qu’elle suivait comme un chien, sur les routes gorgées de poussière et de soleil ou transies de froid et de neige, sur la foule abrutie de misère qui les regardait…
Ce jour là, elle aurait pu… Si seulement Federico Fellini l’avait voulu au moment où « Il Matto » le funambule, ce petit homme qui tutoyait les anges sur son fil, qui mélangeait le sacré, le secret, celui qui connaissait sûrement la langue des oiseaux, lui avait dit dans la nuit : « Si je savais à quoi sert ce caillou, je serais le bon Dieu qui sait tout : quand tu dois naître, quand tu dois mourir. Ce caillou sert sûrement à quelque chose. S’il est inutile tout le reste est inutile, même les étoiles. C’est mon idée, même toi, tu sers à quelque chose avec ta tête d’artichaut… »
On pourrait refaire l’histoire, Gelsomina aurait pu devenir une étoile qui danse. Mais tu sais bien comment finit le film. Tu pleures encore, le cœur touché de bas en haut, chaque fois que dans ta radio tu entends l’air de Gelsomina. Tu voudrais la prendre dans tes bras, lui chanter la berceuse de papa Chedid au petit Mattieu Mogodo, la déposer dans un lit tout chaud… A very happy end, a very happy home…
On ne refait pas les films. La vie non plus. Avec ta télécommande, dans le living- room tu ne peux rien… Finalement, il n’y a que dans tes rêves que tu peux vivre mille vies bien plus réelles. Dans ta rêvalité, tout devient possible. Le monde relie à un fil nos petits nombrils. Au cœur du cœur de ta vie, Gelsomina, visiteuse du soir, joue de la trompette, rien que pour toi…