Colombe, Sous les étoiles, 2022 (©Jean-Philippe Mériglier)
21 janvier 2022, sortie du clip Sous les étoiles de l’album éponyme à paraître le 11 février 2022. Tourné sur l’Eulalie, par grande marée d’équinoxe, à l’Île de Bréhat, réalisation Nico de Pouldou
Regarder le ciel par-dessus les toits
Avec
Colombe Barsacq (paroles, chant), Denis Uhalde et Michel Trillot (musiques) Denis Uhalde (piano, vibraphone, chant) Mohammad Sadeghin (Guitare, basse – prise de son, mixage) Benoît Garlanda, Denis Piednoir (guitare) Frédéric Truet (saxophone, clarinette) Olivier Koundouno (violoncelle) Olivier Soubeyran (violoncelle, basse) Quentin Rondreux (batterie) Diabolo Diabolux (harmonica)
« Faire le plus petit pas, marcher devant moi
Regarder le ciel par-dessus les toits
Je sens comme un feu qui s’allume en moi
Et respirer… » (Funambule)
Colombe a tant attendu ce moment là ! Regarder le ciel par-dessus les toits.
Elle a tant dessiné en rêve cet album qui porte ses mots de femme- funambule ‑comme l’est chacun de nous, certes – mais singulièrement attirée, aspirée par l’idée de traverser le vide sur son fil… Animée d’un goût d’aimer plus fort que tout. Il suffit de la croiser un jour, de s’attarder sur ses rives pour le découvrir. C’est plus fort qu’elle, consciente d’être éphémère comme toute vie sur terre, elle veut tout embrasser, ne rien manquer de l’essentiel, comme cette « libellule, aux reflets mordorés, posée sur [son] balancier » qui l’éblouit et la fait tituber… Même si la planète gronde, même si « des dragons cracheurs de feu dans l’atmosphère créent l’enfer »… elle avance dans sa vie de femme et d’artiste. Elle sait intimement, depuis l’enfance, que la vie n’est que rendez-vous sous les étoiles. « J’apprends à chevaucher et j’apprends à tomber /Je me suis entraînée à toujours me relever.. » C’est ainsi que s’ouvre l’album, c’est ainsi que le clip de Sous les étoiles, titre éponyme, nous est offert ce soir. Le paysage exceptionnel de la petite Île de Brehat, le voilier et ses voiles rouges, les blocs immémoriaux de granit, le mouvement des vagues, la blanche silhouette de Colombe navigatrice, offrent un écrin aux mots de la chanson.
Colombe croit en l’amour et son album ne fait que lui rendre grâce… Sa voix, nous vous l’assurons, est d’une jeunesse et d’une clarté qui vous donnent à y croire. Souvent, elle prend les accents d’une chanteuse de jazz, soutenue par les instrumentistes qui l’accompagnent, à commencer par le piano omniprésent. Parlons-en des instruments… Il semble que chacun d’eux ait eu précisément son morceau de choix, son rôle, comme pour incarner un sentiment, un personnage, une image… Ainsi la clarinette est cet « enfant des embruns … intime des sirènes, des ondines », « un peu magicien » capable d’allumer les étoiles – tout comme Eve, la marchande de rêves – de faire « danser le bal », « vibrer l’air »… Ici, l’amour maternel et l’amour filial se disent haut et fort. Quand vient le temps de partir, un matin, à l’heure où Paris s’éveille, il fait froid. La pluie « s’abat soudain ». Une question taraude « Mais qu’a‑t-il dit, qu’a‑t-il dit… ? » jusque sur cette plage de Cassis, tendrement nommée Paradis… « La vie passe et s’efface » chante alors nostalgique le violoncelle… On ne sera pas surpris que ce soit lui encore qui accompagne la superbe valse tendre de Rue Lamartine… Un rendez-vous – encore un – sous la lune, quand « scintillent les lampions… dans les parfums de l’été… » Quant à l’absence, elle fait naître d’inévitables questions « Dis, est-ce qu’on aura le temps d’escalader les dunes… de plonger dans l’écume des vagues… ? » Et les regrets s’expriment alors aux sons de la guitare électrique et du vibraphone. Le saxophone, lui, est convoqué pour la fougue amoureuse,« entre désir et déraison » (Je t’attends, 7ème ciel) … Et c’est l’harmonica qui symbolise La Bague volée, « une petite pierre noir au cœur tendre /éclat de jais tout en amande… » celle qui, un soir de chagrin, a failli disparaître dans la Seine avec l’« amour, peut-être et toujours » !
C’est fou comme Colombe peut peindre les amours sous les étoiles et la quête de signes pour y parvenir et le sauver…
« On va s’aimer »… Elle y croit dur comme fer.
Sunshine… Ensoleillement…
Colombe reste émerveillée, tout comme l’écrivait Andrée Chedid. Et c’est si rare de trouver dans les chansons d’aujourd’hui ce credo, ce défi à la tristesse, à la désespérance et à la mort, que l’on n’hésite pas à tout simplement lui dire merci.