Govrache - Le Bijou - 2015(@Claude Fèvre )

Govrache – Le Bijou – 2015(@Claude Fèvre )

4 décembre 2015, Le Bijou, Toulouse

Govrache, vous ne connaissez pas encore ?

PRIX GEORGES MOUSTAKI 2014 : PRIX DU PUBLIC, SELECTION FRANCOFANS + Prix du Fes­ti­val de Marne,
Médaille d’Or de la Chan­son 2014 : 2ème Prix du jury. PRIX DU PUBLIC 
Le Mans Cité Chan­son 2013 : COUP DE CŒUR DU JURY
Trem­plin « Pluie d’étoiles 2013 » : 1er PRIX DU JURY.
Trem­plin « Band’Passante » 2012 : 1er PRIX DU JURY. Ouver­ture du fes­ti­val 2013.
Trem­plin « Pic d’or » 2012 : PRIX DU MEILLEUR TEXTE + PRIX DU PUBLIC.
Trem­plin « Truffes de Péri­gueux » 2011 : 2ème PRIX + PRIX DU PUBLIC.
Trem­plin « Médaille d’or de la chan­son 2011 » Sai­gne­lé­gier, Suisse : 3ème prix + PRIX DU PUBLIC.
Trem­plin « Car­re­four de la chan­son 2011 » Cler­mont-Fer­rand : 2ème PRIX DU JURY.
Vain­queur du Trem­plin « Reims Oreille 2011 » : 1er PRIX + PRIX DU PUBLIC

De prix en prix – sur­tout du public ! – il pro­mène sa dégaine de p’tit gars sans manières, qui monte en scène avec la ferme inten­tion de nous affi­cher sa joie de vivre et de nous empor­ter avec elle.

Et pour­tant, pour­tant… c’est avec ces mots qu’il com­mence dans son pre­mier slam : « Bon­soir m’sieur dame /​Z’auriez pas une pièce ou deux ? /​C’est pour man­ger /​ J’suis l’homme trot­toir, posé comme ça, comme une ver­rue sur ta vie sage ». Et vingt textes et chan­sons plus tard, il quitte la scène avec des mots poing levé, tout fraî­che­ment écrits Une saine révolte d’homme qui ne déco­lère pas face à notre sou­mis­sion de citoyens à qui l’on jette des miettes comme aux pigeons : « On ne se rebelle pas tant qu’on consomme ».

Govrache, homme d’aujourd’hui 

Alors vous l’avez com­pris, Govrache c’est ce para­doxe, ce dilemme d’homme d’aujourd’hui, en proie à ses émo­tions, ses ques­tions et ses envies de ne pas perdre pied pour autant. Il les chante avec sa gui­tare enjouée, les dit dans des slams, assem­blages de mots, our­lés de sono­ri­tés et de rythmes ; ça tangue, cha­loupe et se frotte, se cogne à un monde vivant, à ses aspé­ri­tés et ses cou­leurs aus­si. Toutes les cou­leurs, des plus sombres au pas­tel quand on croise, par bon­heur, le souffle léger de l’amour pour sa femme « comme une fée, mais en mieux ». Quand l’un de ses textes tombe à pic – hélas- et fait écho à la pire de nos actua­li­tés, c’est avec un point de vue joli­ment dis­tan­cé : « mon dieu à moi, c’est juste la vie qui se mani­feste »… Tra­vail d’artiste assurément.

Govrache, des portraits savoureux 

Le concert de Govrache nous offre des ren­contres comme on pour­rait en faire dans la bana­li­té de nos jours avec l’humour en plus. On croise un cor­tège de femmes, por­traits qui pour­raient déchaî­ner la horde des chiennes de garde, un comp­table et plein de ses sem­blables (Comme un lun­di), le vieux che­mi­not atteint d’ennui chro­nique au buf­fet de la gare et qui res­sus­cite pour une petit bon­homme en culotte courte (Le bleu de tra­vail), un pois­son dans son aqua­rium – si, si ! – Titine du bar de la marine où le temps s’arrête. Alors l’éternité a comme un arrière goût de cake… On retrouve la cari­ca­ture du vigile, « ter­mi­na­tor de l’escalator », ou celle du prof condam­né Merde, j’suis prof, du dépres­sif chro­nique, tel­le­ment « chiant », malade de ne pas aimer la vie, des hommes un jour de soldes qui met les couples en péril, et enfin de l’auteur com­po­si­teur, appren­ti poète et musi­cien ! Un moment de choix ! Vous l’aurez com­pris on rit ! On rit des inso­lences de Govrache qui, s’attachant à nous regar­der vivre et res­ter « en panne d’essentiel », lance son mes­sage d’alerte.

On le sait en attente de son nou­vel album pour lequel une sous­crip­tion est lan­cée. Nous l’attendons.

Et nous atten­dons son retour au Bijou, en trio cette fois, pour savou­rer encore l’accompagnement d’Antoine Del­prat au vio­lon et Adrien Daout à la contrebasse.