16ème Festival DécOUVRIR, Dominique Thomas lisant Olivier Sowinski (©Claude Fèvre)

Domi­nique Tho­mas lisant Oli­vier Sowins­ki (© Claude Fèvre)

13 au 18 août 2018 – 16e Fes­ti­val DécOUVRIR

« C’est pour l’amour, pas pour la gloire » (Allain Leprest)

Avec
La pro­gram­ma­tion poé­sie et Chan­son (http://​www​.fes​ti​val​de​cou​vrir​.com/​p​r​o​g​r​a​m​m​e​-​2​0​18/) accom­pa­gnée par l’ensemble DécOUVRIR

Etienne Cham­pol­lion (pia­no, accor­déon, gui­tare, arran­ge­ments), Louis Thé­ve­niau (cla­ri­nette), Vincent Imbert (premier vio­lon), Ben­ja­min Clou­tour (second vio­lon), Flo­rian Texier (alto), Astrid Bâty (vio­lon­celle)


Ter­rasse du châ­teau et média­thèque à Pom­pa­dour – Salle du Foyer rural à Concèze – Salle Latreille à Tulle (Cor­rèze)

« C’est pour l’amour, pas pour la gloire »… Allons donc ! Chan­son… pour­rait-on s’entendre dire, ren­voyé sans ména­ge­ment à nos rêves, nos illu­sions, nos uto­pies. Et pour­tant, s’il est un lieu où les mots d’Allain Leprest prennent corps et vie c’est bien ici à Concèze, dans la Cor­rèze, où ils résonnent étran­ge­ment. Il faut avoir assis­té à une seule soi­rée pour s’en convaincre.

A l’heure où cer­tains gros fes­ti­vals sont convoi­tés, à l’heure où l’on tente de les rache­ter à prix d’or – citons seule­ment Viven­di convoi­tant Garo­rock à Mar­mande – à l’heure où la menace qui pèse sur les finances des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales fra­gi­lise de fait les petits fes­ti­vals, il est urgent de faire connaître, défendre et sou­te­nir un évè­ne­ment comme celui de Concèze où l’on pra­tique une gra­tui­té « solidaire ».

Regar­dons de plus près ce qui le distingue.

A voir le vil­lage de quatre cents âmes où il se déroule, le « foyer rural » trans­for­mé en salle de concert et salle de res­tau­ra­tion, à voir la petite église fière de ses pein­tures murales res­tau­rées, l’auberge où l’on mange d’inoubliables tar­te­lettes aux fram­boises… à voir ce petit coin de France envi­ron­né de plan­ta­tions de pom­miers, on est sûr que l’artiste qui vient là ne cherche pas un coup de pro­jec­teur… Et pour­tant, regar­dons seule­ment la pro­gram­ma­tion de cette édi­tion 2018 et consi­dé­rons ceux qui béné­fi­cient d’une incon­tes­table noto­rié­té. Nous avons enten­du, vu et appro­ché comme dans le cou­loir de notre immeuble : Nil­da Fer­nan­dez, Alexis HK, Fré­dé­ric Zei­toun, mati­nal chro­ni­queur de France 2 mû en chan­teur, Romain Didier, Domi­nique Tho­mas (com­mis­saire Tri­card dans Les petits meurtres d’Agatha Chris­tie) en lec­teur de poé­sies, Nico­las Pey­rac, Olde­laf, Belle du Ber­ry et David Lewis de Paris Com­bo, Smaïn… Oui, on voit du beau monde à Concèze, de ces artistes qui offrent du rêve au plus grand nombre, de ces magi­ciens qui nous font des tours de passe passe pour que nos vies prennent des cou­leurs. Gageons que tous ceux nom­més là – et les autres moins connus aus­si bien sûr – ont répon­du à l’invitation de Mat­thias Vin­ce­not, direc­teur artis­tique, poète aux quinze recueils, au nom de l’amitié et au regard de l’originalité d’un fes­ti­val gra­tuit asso­ciant poé­sie et chanson.

On vou­drait que ce que l’on peut consi­dé­rer objec­ti­ve­ment comme une enclave dans cet uni­vers artis­tique, mais ouvert, offert à tous soit âpre­ment défen­du pour les valeurs humaines ain­si mises en acte. Inutile donc d’insister davan­tage sur l’éthique qui sous-tend le festival.

Au-delà de ce que l’on peut consi­dé­rer comme son assise, ses fon­da­tions aux­quelles adhèrent les par­te­naires ins­ti­tu­tion­nels et pri­vés qui le font vivre, au-delà des croi­se­ments entre lit­té­ra­ture et chan­son, le fes­ti­val DécOU­VRIR offre un incroyable pri­vi­lège : celui d’entendre une for­ma­tion orches­trale accom­pa­gner cer­taines lec­tures et chan­sons autour d’Etienne Cham­pol­lion qui en assure la direc­tion. Six pupitres, dont un qua­tuor à cordes, une cla­ri­nette et un pia­no ou accor­déon magni­fient textes et mélo­dies, inten­si­fiant le pou­voir émo­tion­nel des mots et des musiques. A cha­cune de leur inter­ven­tion on s’étonne devant l’ampleur du tra­vail et devant ses vibra­tions, fris­sons et remous intérieurs.

Pour toutes ces rai­sons et avant de se pen­cher sur quelques temps forts de cette 16ème édi­tion, nous appe­lons au sou­tien le plus large pos­sible de cet évè­ne­ment dont on aura sans doute mesu­ré la rare­té. Le fes­ti­val vend quelques pro­duits déri­vés à la sor­tie des concerts, mais Mat­thias Vin­ce­not et le maire de Concèze, son pre­mier par­te­naire, ont eu l’élégance de res­ter dis­crets sur leurs besoins.

Pour que per­dure cet espace de convi­via­li­té et de par­tages artis­tiques d’une grande beau­té, il faut donc une mobilisation.

Rap­pe­lons sim­ple­ment la pos­si­bi­li­té de faire un don : http://​www​.fes​ti​val​de​cou​vrir​.com/​s​o​u​t​i​en/

Alors on revien­dra trin­quer à l’heure de l’apéritif sous le tilleul ; on boi­ra le verre de « Jac­que­line » ce breu­vage qu’avait concoc­té Mémé Roche, haute figure du vil­lage, par­tie tutoyer les anges au bout de sa longue vie, avant que les cloches de l’angélus ne nous appellent à pas­ser à table…

D’autres poètes, d’autres chan­teurs vien­dront, revien­dront par­ta­ger leurs rêves, puisqu’il est vrai que l’« on s’en sort tous en rêvant » comme nous l’a rap­pe­lé Smaïn.

Vivons poé­ti­que­ment, habi­tons le monde poé­ti­que­ment, nous a dit le poète Gio­van­ni Doto­li. Six jours durant, à Concèze, on se prend à y croire…