Babel, le souffle épique de l’électro (© Alexia L.)

Babel (© Alexia L.)

2 octobre 2015 – Babel, Bless(e) you

Sor­tie de l’EP 5 titres, Tell me pro­duc­tions 2015


La pochette de cet album 5 titres se veut mini­ma­liste pour évo­quer le groupe des quatre. Et pour­tant pour peu que vous vous pen­chiez sur leur dos­sier, vous décou­vrez que leur pas­sage en scène est tout sauf a mini­ma. De la pas­sion, de l’excès, de l’énergie, de l’action pour conqué­rir les grandes scènes. Un public jeune et debout se déchaîne devant eux et c’est pour lui qu’ils écrivent. À rebours de nos petits lieux intimes où s’invite le plus sou­vent la Chan­son. Alors, on se réjouit – vrai­ment on se réjouit ! – et mal­gré l’ambiguïté des titres fran­co-anglais que l’auteur, Sébas­tien Rous­se­let, écrive en fran­çais. C’est là ce qui vaut au groupe d’être invi­té par la Fédé­Chan­sons en novembre prochain.

Babel, Bless(e) You - 2015 (© droits réservés)Alors que nous dit cet album fraî­che­ment sor­ti ? Disons que cette alchi­mie des sons, ce mariage du vio­lon­celle et de l’électro, des chœurs et de la voix du chan­teur, claire et puis­sante dans les aigus, portent les textes à des hau­teurs ver­ti­gi­neuses. C’est pla­nant et c’est émou­vant. Les refrains nous trans­portent dans des espaces en ciné­ma­scope. L’usage de l’anglais n’y est pas étran­ger. La chan­son titre Bless(e) you a tout de la chan­son de cir­cons­tance. Mais elle offre un point de vue ori­gi­nal et poi­gnant, celui de l’homme qui meurt dans le sable brû­lant… pour du pétrole ! Il se sou­vient des prières de sa mère « God bless you » et mau­dit ceux qui ont tra­hi son idéal : « Que Dieu vous blesse » ! En fait chaque titre a sa dédi­cace. La pre­mière chan­son déjà : « Dans mon cœur ouvert /​Venez dan­ser au-delà des fron­tières. » C’est par­fois aus­si un appel déchi­rant comme le der­nier adres­sé à son mar­mot : « Quand j’te vois toi, je vou­drais tout repeindre »… L’amour seul pour­ra nous arra­cher au cau­che­mar, à la déses­pé­rance comme dans Réveillez-moi adres­sé à la prin­cesse. Son bai­ser nous arra­che­ra à ce tra­gique conte de fées où « les dra­gons dévorent les héros » : « Alors on jet­te­ra au don­jon tous les affreux. »

Cinq titres donc pour nous arra­cher à notre quo­ti­dien, « Lets climb the tower » pour nous trans­por­ter ailleurs, dans le flot/​flow de toute cette sym­pho­nie dont on aime­ra voir la dimen­sion scénique.

Cet album est la pro­messe d’une autre approche de la chan­son qui pour­rait aider à résoudre l’énigme du désa­mour de la jeu­nesse pour elle. « Une gre­nade dégou­pillée. Ça explose de par­tout au milieu de mélo­dies magni­fiques et par­ti­cu­liè­re­ment effi­caces. Éton­nant et addic­tif » écrit Fran­çois AlquierOn y souscrit !

Article initialement publié sur le site Nos Enchanteurs :
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