Courir les rues (© Albert Weber)

Cou­rir les rues (© Albert Weber)

9 mai 2015 – 15e fes­ti­val Ber­nard Dimey

Jour 4 – Concert de Cou­rir les rues

Avec Maxime Tailliez (gui­tare, chant), Oli­vier Ron­fard (gui­tare, accor­déon, chant), Jean Bap­tiste Bri­don (trom­pette, cla­vier, chant), Julien Char­bon­nier (bat­te­rie, per­cus­sions), Paul Mot­teau (basse, contre­basse). Sébas­tien Ton­do (son) et Cécile Redon (lumières)


Centre cultu­rel Robert Hen­ry – Nogent (Haute-Marne)

Comme annon­cé, ce sera feu d’artifices pour clô­tu­rer les quatre jours de cette 15e édi­tion… Aus­si empha­tique que puisse paraître l’expression, elle est assez proche de notre ressenti.

Un concert pour faire la fête à la chan­son, plein de cou­leurs et d’instrumentations qui invitent à la danse, avec une domi­nante pop rock tou­te­fois. Chaque année, lors de cer­tains concerts, il nous arrive de regret­ter de ne pas pou­voir quit­ter nos fau­teuils. Per­sonne n’ose évi­dem­ment, mais on ose­rait parier que cer­tains se sont sen­tis des four­mis dans les pieds, à com­men­cer sûre­ment par toute l’équipe des béné­voles qui vivent là une émo­tion sin­gu­lière : la fin d’un fes­ti­val pour lequel ils ont tant donné.

La mise en espace du groupe est à elle seule une invi­ta­tion à se lais­ser aller au plai­sir du spec­tacle vivant. Tout est fait pour le diver­tis­se­ment et l’esthétique : tenue ves­ti­men­taire des musi­ciens, en rouge et noir, estrade où trône en majes­té la bat­te­rie aux élé­ments trans­pa­rents, contre­basse qui attend sage­ment au sol, cuivres ruti­lants (trom­pette, bugle), accor­déon, cla­viers… En fond, trois écrans vont accueillir des effets lumi­neux que maî­trise au pupitre Cécile Redon, leur tech­ni­cienne. C’est agréable, disons-le, cette atmo­sphère colo­rée au gré des ambiances musi­cales variées, et des textes. Notons l’effet réus­si d’ombres chi­noises sur une chan­son d’amour, un duo du chan­teur et gui­ta­riste Maxime Tailliez avec le trom­pet­tiste, Jean-Bap­tiste Bridon.

Le groupe, où cha­cun a sa part de chant, ne vous laisse pas l’occasion de vous ennuyer. À plu­sieurs reprises, et ce dès le début du concert, il sol­li­cite des cla­que­ments de mains, invite à sou­te­nir sa ryth­mique, à chan­ter, s’en vient au milieu du public. Ne soyons pas ron­chons, pro­fi­tons de cette atmo­sphère festive !

Ce n’est cepen­dant pas Patrick Sébas­tien et sa bande ! Pour peu que la sono­ri­sa­tion vous y laisse accès – c’est là une obser­va­tion récur­rente pour ce type de groupe : pour­quoi, diable, le tech­ni­cien du groupe monte-t-il tant le son ? – les textes offrent matière à satis­faire l’exigence des amou­reux de la Chan­son : belle déam­bu­la­tion dans la ville de Nice, clin d’œil à la Cali­for­nie depuis la Nor­man­die (West Coast), dénon­cia­tion aus­si de l’hypocrisie (Je sou­ris) ou des dégâts accom­plis par les hommes sur cette terre depuis des mil­lé­naires (La béton­nière). Ou de l’esclavage des oubliés qui tra­vaillent la nuit (« l’armée des gueules bri­sées, bouches cou­sues »). Ou bien rap­pel de ces injonc­tions, inter­dic­tions qui jalonnent nos vies (Un quart d’heure par jour).

Quand le groupe offre en cadeau la reprise d’un texte de Ber­nard Dimey qu’ils ont mis en musique, on appré­cie défi­ni­ti­ve­ment ce moment. Car il faut savoir mettre un point final à un fes­ti­val, tout en res­tant fidèle à son pro­jet artis­tique et ce n’est pas si facile. Ce soir, opé­ra­tion réussie !

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