Lula- Michel Françoise et Bruno Garcia – LamaOéditions 2018 (©Michel Françoise)

Lula – Michel Fran­çoise et Bru­no Gar­cia, LamaOé­di­tions 2018 (© Michel Françoise)

10 novembre 2018 – Sor­tie du livre-disque chez LamaOéditions

Lula, Pho­tos-Chan­sons-Nou­velles

Avec
Michel Fran­çoise (pho­to­gra­phies – Textes et musiques sauf Miss Bop- A- Lula coécrite avec Fran­cis Cabrel et Si vous n’avez rien à me dire, texte de V. Hugo) – Bru­no Gar­cia (nou­velles)Inter­prètes : Fran­cis Cabrel Hina­mé Sté­phane Mon­di­noDaguerreJus­tine DalleLori Péri­naRoxane KriefJulien Régnier – KriefGilles Gué­rif Lucas Riz­zot­tiCédric Mou­liéEric Gin­hacMichel Fran­çoise


Espace d’Al­bret – Nérac (Lot & Garonne)

Qui est Lula ?

Dif­fi­cile de répondre.
Pour cer­tains un sou­ve­nir qui res­sur­git, une ombre du pas­sé venue rap­pe­ler ce que nous avons lou­pé, réus­si, ce qui nous a manqué.
Lula c’est une voix, un sen­ti­ment, une impres­sion, un pay­sage, un souffle, une chute, un espoir.
Tant de choses pour­raient la décrire, il aurait été facile de la lais­ser racon­ter sa vie.
C’était sans comp­ter sur la dis­crète élé­gance de Michel Fran­çoise & Bru­no Garcia.
A l’instar de LULA, Michel Fran­çoise tenait à réa­li­ser un vieux rêve : réunir dans un même pro­jet quelques-uns(e)s des ami(e)s avec lesquel(le)s il a par­ta­gé des moments musicaux.
Miss Bop‑a Lula, pre­mière chan­son posée sur papier, coécrite avec Fran­cis Cabrel, sera la clé de voûte du projet.
Au total, 12 chan­sons et deux ins­tru­men­taux pour 14 interprètes.
Michel Fran­çoise pose son regard sur les pas de Lula et dévoile des pho­tos noir et blanc au fil des pages.
Bru­no Gar­cia, en com­plice espiègle et déli­cat, lui prête sa plume le temps de 9 nou­velles, des his­toires où se croisent tour à tour des per­son­nages atta­chants, exé­crables, étonnants…
Lula, un livre-disque.
Lula, un rêve se dessine…

LamaOé­di­tions

LamaOé­di­tions

Depuis quelques semaines, on devi­nait qu’il se tra­mait quelque chose d’important du côté de Nérac où réside Michel Fran­çoise, l’instigateur du grand mys­tère, auteur et com­po­si­teur des chan­sons de Lula. On devi­nait que Fany Sou­ville et sa mai­son d’édition s’étaient une nou­velle fois lan­cées dans une publi­ca­tion peu ordi­naire. Cap sur les rêves les plus fous !

Rap­pe­lons pour mémoire qu’en début 2017 elle édi­tait le livre disque de Daguerre, La nuit Tra­ver­sée, réunis­sant récit, des­sins et chan­sons. Quelques mois plus tard Guillo confiait dans Je ne suis pas un long fleuve tran­quille sa tra­ver­sée très intime d’artiste créa­teur de chan­sons. Cet album disque devait être vite remar­qué et récom­pen­sé par l’Aca­dé­mie Charles Cros au moment où elle publiait Nos années Paral­lèles, le bou­le­ver­sant récit à deux voix de Sté­phane Cor­bin. Doit-on ajou­ter à ce choix édi­to­rial assez remar­quable déjà, le roman de Jéré­mie Bos­sone, Crim­son Glo­ry ?

Nous étions donc là, à Nérac, ce same­di 10 novembre pour assis­ter au concert où Michel Fran­çoise voyait se réa­li­ser son vieux rêve. Il ras­sem­blait qua­torze inter­prètes – dont Fran­cis Cabrel – gui­tares du luthier Julien Régnier-Krief, bat­te­rie, per­cus­sions, uku­lé­lé, man­dole et bou­zou­ki, gui­tare slide, basse, vio­lon et même kora ! Est-ce assez de dire que musi­ca­le­ment nous avons été com­blés, d’autant plus que l’album com­porte deux ins­tru­men­taux. Deux atmo­sphères aus­si envoû­tantes l’une que l’autre pour nous empor­ter très loin au large, sur la crête des vagues et de l’écume comme le disent les titres. Pour nous don­ner à rêver, à lar­guer les amarres, à pro­lon­ger ces ins­tants où tout semble pos­sible comme dans la chan­son finale, Quai Lar­go

Car il n’est jamais trop tard.

Cet album et ses douze chan­sons, c’est un rêve en effet, où se des­sine une sil­houette de femme, tan­tôt star, tan­tôt bri­sée, tan­tôt rêvée, tan­tôt « cham­pionne de lutte, la reine du vol pla­né », tan­tôt mère, tan­tôt amie, tan­tôt amante, et même tout à la fois. Ce sont aus­si des hommes qui sou­vent jouent les cow-boys, les play-boys, comme ceux du May­bel­lene ; ça frime, ça boit, ça reste accro­ché au bar, ça entre en transe quand une fille danse, ça désha­bille les filles sans tou­cher leur cœur… Des pay­sages défilent, des rues, des villes, New-york, limou­sine, palace, une minus­cule mai­son, un rêve d’hôtel avec ter­rasse don­nant sur la mer…

Mais ce n’est pas tout, même si ces chan­sons, cette musique vous emmènent déjà très loin, vous pro­lon­gez le fabu­leux voyage en lisant les nou­velles de Bru­no Gar­cia, à moins que vous ne choi­sis­siez de les lire pour com­men­cer, vous tous qui n’étiez pas là à Nérac. Alors vous pro­fi­tez aus­si des pho­to­gra­phies de Michel Fran­çoise, toutes en noir et blanc, des cadrages en contre-plon­gée, les yeux au ciel, des rues vides un peu comme dans les pho­tos de Ray­mond Depar­don, des immeubles sans âme, des bancs… Lignes de fuite, gros plans, cadrages tron­qués… Et le ciel. Le ciel où se détachent des pans d’architecture mais sur­tout la fron­dai­son des arbres.

Des nou­velles, on ne peut trop en dire, sans ris­quer de dévoi­ler quelques « chutes » sin­gu­liè­re­ment sai­sis­santes. Là aus­si il est ques­tion de per­son­nages fémi­nins, de ren­contres inache­vées, de rêves sur­tout dans une écri­ture fami­lière, proche de la confi­dence… « Il n’y a plus d’âme en peine /​Quelques phrases, quelques mots /​Et le cou­rant nous entraîne » dit la chan­son… De même que l’album s’achève avec Quai Lar­go, le recueil de nou­velles s’achève, lui, avec On fera d’autres rêves, pour tous ceux- les plus nom­breux– qui n’ont pas les meilleures places.

« Allez il est tard, je te laisse fermer/​Oublie tout ce que je te raconte /​Et garde-les tes rêves, garde-les. » Exac­te­ment comme dans la chan­son Miss Bop A Lula. Exac­te­ment comme dans l’image qui clôt le livre, deux pages de mer et de ciel ouverts sur l’infini…  

« Nos rêves ont les épaules larges /​Longs comme les car­gos /​Qu’on a vu croi­ser au large /​Quai Largo »