Martins & Mouron, Tant pis on verra pas la mer –Le Bijou 2022 (©Claude Fèvre)

Mar­tins & Mou­ron, Tant pis on ver­ra pas la mer –Le Bijou 2022 (©Claude Fèvre)

06 sep­tembre 2022, Tant pis on ver­ra pas la mer, repas-concert « Par­lures et Man­ge­ment » de Mar­tins & Mou­ron (ex groupe vocal Entre 2 caisses)

Les amis, ce soir on met les bouts

Avec

Bru­no Mar­tins (accor­déon, chant et par­lures), Jean-Michel Mou­ron (gui­tare, chant et par­lures), Michel Bel­lante (livret et mise en scène) 


Le Bijou (Tou­louse)

« Ce soir, c’est l’anniversaire du Patron, El’Biloute, il a soixante ans ! Il a lan­cé les invi­ta­tions. Tout l’monde est là… ou presque.

Son pote et asso­cié por­tu­gais constate que per­sonne n’a appor­té de cadeau. Il va donc impro­vi­ser à sa manière… mais l’autre ne l’entend pas de cette oreille et feint d’oublier la petite fête. Les sou­ve­nirs s’en mêlent et s’entremêlent. Dans la salle, ça chante, ça cause, ça rigole, ça poé­tise même.

Ça boit… ça mange et ça apéritive !

Un voyage entre Terre et Mer, entre Picar­die et Por­tu­gal, entre Naza­ré et Bréhal…

Sar­di­nade, Pot­jev­leesch et bouilla­baisse. Du Cap Gris-Nez à Marseille.

Ten­dresse et nos­tal­gie de 30 années de com­pli­ci­té. À consom­mer sans modé­ra­tion pen­dant deux heures envi­ron. »

Mar­tins & Mouron

https://​mar​tin​set​mou​ron​.com/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​/​s​a​m​p​l​e​-​p​a​ge/

*Les amis, ce soir on met les bouts, on l’a juré cent fois
J’ai la marche d’un roi si je marche avec vous
J’ai le rire d’un fou quand on marie nos voix
Je suis fier de moi quand j’ai besoin de nous

Loïc Lan­toine /​Fran­çois Pier­ron, Brehal 

C’est sûr, ce soir on n’a pas vu la mer mais vous n’imaginez pas comme elle était là, à mon­ter et des­cendre… Il n’était ques­tion que d’elle au Bar de la Marine plan­té pour l’occasion dans le patio du Bijou, sous la grand voile bleue, avec ses guir­landes de petites lou­piotes de toutes les cou­leurs. Vous nous suivez ?

Allez, E la nave va ! Pro­mis, il n’y aura ni nau­frage ni sombres enne­mis au large deux heures durant.

On tra­verse la salle du Bijou, ses ran­gées de chaises fami­lières et là-bas, à gauche c’est Mar­tins qui nous accueille à la porte don­nant accès au patio et aux tables dres­sées pour l’occasion. Bonne humeur à la carte ! Ceint du grand tablier à la Rai­mu, alias César au Bar de la Marine de Pagnol, il raconte, la voix d’Ama­lia Rodrigues en fond sonore… Avec une faconde dont il ne dépar­ti­ra pas, il se raconte… Car oui, Mar­tins dit Tia­go pour l’occasion, est un ber­ri­chon, né d’une mère auver­gnate et d’un père por­tu­gais. On le suit à sept ans et demi, à six dans la 504, l’été où il découvre pour la pre­mière fois le Por­tu­gal… et la mer ! Et les sar­dines grillées au soleil… Et la voix et les chan­sons d’Amalia !

En moins de temps qu’il ne faut pour nous le racon­ter, on se retrouve à chan­ter… Oui, oui, puisque nous sommes venus les mains vides, ce qui n’est pas vrai­ment élé­gant pour un repas d’anniversaire, vous en convien­drez – Ah oui, il faut vous rap­pe­ler que c’est l’anniversaire de Biloute, le patron ! – Donc, pour rat­tra­per notre bévue, nous allons apprendre le refrain de La Bouilla­baisse, sa chan­son pré­fé­rée – le comble pour un ch’ti, non ? – et nous devrons nous lever pour le chan­ter ! « Ah mon Dieu, que c’est bon, bon, bon… » Vous connais­sez sûre­ment. Mais oui, Fer­nan­del… !

Mou­ron arrive, patron bou­gon, râleur avec son patois picard irré­sis­tible… On a droit aux leçons des quatre tiers pour un Picon bière, clin d’œil appuyé à César et Marius de Pagnol. Le ton est don­né, ces deux là n’arrêteront pas de se cha­mailler, copains comme cochons. Le por­tu­gais et le ch’ti vont alors enchai­ner textes, bis­billes et chan­sons, Mou­ron à la gui­tare, Mar­tins à l’accordéon dia­to­nique… et, n’oublions pas, assu­rer le ser­vice à table !

On n’a pas vu la mer, on vous l’a déjà dit, mais elle était la vedette du spec­tacle. « Quand la mer monte, j’ai honte, j’ai honte /​Quand elle des­cend je l’attends… » Et tou­jours, bien sûr, des his­toires de filles pas bien fidèles qui font des trous dans le cœur des marins. Mais qu’elles sont belles les filles du bord de mer ! Ce n’est pas Ada­mo qui dira le contraire, ni nous qui ponc­tuons le fameux refrain « Z’étaient chouettes… Z’étaient faites pour qui savaient y faire ! ». C’est au moment de l’histoire sur­réa­liste d’un petit pois­son noir amou­reux d’une sar­dine que vient sur les tables la sar­di­nade comme à Naza­ré, arro­sée d’un petit vin blanc comme le Bijou sait en déni­cher dans notre ter­roir occitan…

Mou­ron se plonge dans le Cour­rier Picard et Mar­tins en pro­fite pour nous chan­ter Ama­lia et sa mai­son sur le port avant de nous pro­po­ser en chœur de dan­ser le mam­bo « C’est l’a­mour à la plage ‑ah-ouh, cha cha cha- Et mes yeux dans tes yeux ‑ah-ouh, ah-ouh » Nia­ga­ra… Vous voyez ?

L’heure sera venue de  La Bouilla­baisse … Nous nous levons comme pré­vu à chaque refrain ! Vient alors une longue his­toire de fli­bus­tier, un cer­tain capi­taine malouin sur­nom­mé « Borgne Fesse » et de l’auberge du « Rat qui pète »…

Sur nos tables vien­dra le plat du Nord, Pot­jev­leesch impro­non­çable, – On sau­ra un peu plus tard qu’il était par­ti­cu­liè­re­ment réus­si ! – accom­pa­gné de frites mai­son… Vous vou­lez en savoir davan­tage ? Ren­dez vous sur le site de Mar­tins et Mou­ron… Ils vous disent tout, les ingré­dients, la mari­nade la veille, tout… La recette à Cafou­gnette, ça prend des heures c’te bazar, moi j’vous l’dis !

On s’en ira ensuite dans les pubs en Irlande où ça braille, ça boit, ça chante l’amitié « J’ai le rire d’un fou quand on marie nos voix… » Un capi­taine La Bar­rique de la Rue Keta­nou, une romance pour la patronne et hop, on prend la route pour la Bre­tagne… Et là, hé ben non, on voit tou­jours pas la mer ! Mais en rap­pel nous aurons droit à une superbe ver­sion des Filles de Lorient … « Mon Dieu qu’elles sont jolies ! qu’on nous répète…

Pour finir ce p’tit « man­ge­ment » Mar­tins et Mou­ron saluent et viennent s’attabler avec nous. Et c’est là, un vrai bon­heur, la sim­pli­ci­té de cet échange avec le public après l’amitié, la com­pli­ci­té qui affleurent à tout moment dans ce duo théâ­tral… 30 années de scène… Et visi­ble­ment, ce n’est pas fini !

Au moment de quit­ter le Bijou, on pense à cette soi­rée d’adieu d’Entre 2 caisses, l’an pas­sé à Bar­jac, à l’émotion qui étrei­gnait spec­ta­teurs et chan­teurs… On se sou­vient… « Ten­dresse et nos­tal­gie »…