Détours de Chant 2018– Malice Bouclette (© Gom / PAP’s)

Détours de Chant 2018– Malice Bou­clette (© Gom /​PAP’s)

23 janvier 2018 – Détours de Chant – Malice Bouclette 

Conte musi­cal à par­tir de 3 ans

Avec

Texte de Guy Pru­nier – Fabrice Aillet, Débo­rah Bes­soles Llaves, Emma­nuelle Lut­gen (créa­tion et inter­pré­ta­tion) – Aillet Fabrice (arran­ge­ments musicaux)


Espace Bon­ne­foy (Tou­louse)

A vos marques, prêts ?

C’est aujourd’hui le départ du fes­ti­val Détours de Chant. Pre­mier concert, pre­mier spec­tacle dès le matin. Malice Bou­clette s’adresse aux lou­lous, aux minots. Aujourd’hui ils sont tout petits, petits.

Sur la scène trône un cad­dy, objet sym­bole s’il en est. Il est rem­pli d’objets hété­ro­clites entas­sés pêle-mêle. Les trois inter­prètes, acteurs –musi­ciens- chan­teurs ne tar­de­ront pas à faire de ce pêle-mêle leur réserve magique, leur boîte à malices ( !) à illu­sions. Ils arborent tous trois des tenues vertes et noires. Vert pour le bas, noir pour le haut agré­men­té du badge des PAP’s, à savoir leur mai­son de Pro­duc­tions de l’Araignée sur le Plas­tron. Trop chou l’araignée !

Les filles portent des chaus­sures à faire rêver les petites filles, l’homme du trio montre son poil aux pattes- euh, jambes – on ne sait pas trop si ça fait rêver…

Le musi­cien s’installe côté jar­din avec sa gui­tare élec­trique, à ses pieds des tas de pédales et à por­tée de sa main gauche des per­cus­sions. Les filles, elles, se campent der­rière leur pupitre et leur micro. Elles seront tour à tour, conteuses, comé­diennes à gri­maces, acces­soi­ristes et sur­tout chan­teuses. Leurs deux belles voix s’accordent pour offrir des chan­sons guille­rettes, espiègles. L’histoire de Malice Bou­clette peut commencer.

Pour l’heure le fond de scène noir est vide. Au fur et à mesure du dérou­le­ment du conte des pièces d’un puzzle géant fini­ront par des­si­ner ses dif­fé­rentes étapes.

Malice a quelque chose de la célèbre Alice et de son pays. Elle a juste ajou­té une lettre à son nom. Mais elle est du monde des petits qui sont là, celui de l’hyper consom­ma­tion. Elle vit son aven­ture dans son temple : le super­mar­ché. Comme Alice, l’héroïne de cette his­toire est trop petite – c’est une « douillette pour un rien » ! – et trop grande à la fois. Enfin, sur­tout, elle va vou­loir jouer à la grande au risque de faire d’étranges ren­contres, par­fois ter­ri­fiantes. Voi­là ce qui arrive aux enfants déso­béis­sants « Papa, je pars, tant pis si je me perds ! » Comme Alice elle s’endort, fati­guée du tumulte des grands autour d’elle, lasse de ce papa qui ne l’écoute guère.

La pre­mière ren­contre est pour Maître Garou. Sous son camou­flage on recon­naît le loup – on ne sau­rait faire sans lui, sans ses grandes oreilles et ses yeux jaunes ! Puis c’est Tatie Truc Troc, per­son­nage cen­tral par qui l’histoire pro­gresse. Sa mai­son est rem­plie de livres. Il y en a par­tout même dans le fri­go. Et quand on désire un gros gâteau ou même un vélo rouge avec des rou­lettes, suf­fit d’être à la bonne page. C’est ain­si que Malice découvre la for­mule magique : « Il n’y a pas d’âge pour être à la page ».

Et voi­là Malice et la Tatie par­ties très, très loin en vélo… Elles font des ren­contres plus éton­nantes les unes que les autres qui, toutes, sont annon­cées par des musiques, des sons, des cris et s’accompagnent de chan­sons … Un vrai pay­sage sonore pen­dant que le puzzle du fond de scène avance aus­si… Il y aura même une bataille ran­gée et l’intervention d’un mar­tien sau­veur. Les trois musi­ciens font alors de la musique avec des tubes hur­leurs lumi­neux qui tournent au-des­sus de leur tête… Magique !

Plus tard, plus loin, quand Malice se sépare de Tatie Truc Troc, elle découvre un théâtre et dans ce théâtre un dra­gon d’opérette…Qui pour­rait bien être le loup ! Encore lui !

Au réveil, quand elle entend son père lui mur­mu­rer « Mon tré­sor », Malice a mira­cu­leu­se­ment gran­di dans sa tête car elle a un sac de malices à racon­ter … Et ça c’est plus cher que de l’or ! Est-elle deve­nue une « grande petite fille » ?

Ce conte musi­cal a tous les ingré­dients pour séduire les enfants et diver­tir leurs parents. Spec­tacle total où dif­fé­rentes dis­ci­plines sont convo­quées : comé­die, lec­ture, conte, musique, chant et même art visuel avec ce puzzle des­si­né par l’illustrateur Gom, assem­blé au fur et à mesure qu’avance l’histoire. Peut-être serait –il judi­cieux de pré­voir une ver­sion modu­lable selon l’âge des spec­ta­teurs. Ecour­ter le conte d’une dizaine de minutes – voire davan­tage pour les plus petits – per­met­trait de leur offrir un temps libre. Ils pour­raient s’approcher des acteurs, leur par­ler ; ils iraient regar­der de près la grande image en fond de scène.

Ce n’est pas si ter­rible que ça de perdre son papa dans le super­mar­ché ! Et puis la lec­ture et le spec­tacle vivant sont des machines à rêver, des sacs à tré­sors qui valent bien plus que l’or !