Pierrick Vivarès, l’envol en trio du Ph(o)enix (Ⓒ droits réservés)

Pier­rick Viva­rès (Ⓒ droits réservés)

9 avril 2016 – Concert

Pier­rick Viva­rès (gui­tare), Clé­ment Faure (gui­tares, chant) et David Mar­duel (basse, chant)

Montans (Tarn), invités par l’association YAKA

Il y a quatre jours seule­ment Pier­rick Viva­rès fêtait chez lui, à Lyon, avec ses invi­tés, la sor­tie de son tout nou­veau « PH(O)ENIX ». Le voi­ci dans le Tarn, dans la salle des fêtes du petit vil­lage de Mon­tans. Ici on ne connaît pas seule­ment le Gaillac – les vigne­rons sou­tiennent l’association ! — on connaît aus­si la chan­son grâce à la pas­sion de quelques mili­tants obs­ti­nés. On vient en famille décou­vrir les artistes que per­sonne n’a jamais vus à la télé et qui vous valent chaque fois la même ques­tion : Mais pour­quoi donc ??…

Pierrick Vivarès, l’envol en trio du Ph(o)enix (Ⓒ droits réservés)Mais pour­quoi donc de jeunes talents comme ces trois-là sont-ils inter­dits d’antenne ? On se le demande ! Le public ce soir n’a pas man­qué de leur signi­fier par ses applau­dis­se­ments. C’est que leur musique, leurs chan­sons ont tout pour être fre­don­nées. On vous l’a déjà dit : les chan­sons de Pier­rick Viva­rès touchent au cœur. Les mots véhi­culent des sen­sa­tions très intimes, des réflexions d’homme qui doute (Pas si purs) des rêves aus­si, des regards sur les dérives de notre monde, par­fois tendres ou amu­sés (Sen­ti­mettres) par­fois dou­lou­reux (Au sui­vant, dans une ver­sion bou­le­ver­sante)… L’affiche du concert nous parle d’un homme tour­né vers l’intérieur, vers l’Intros­pec­tion, mais pour mieux s’en aller voir ailleurs, pour mieux ren­con­trer les autres sur des mots aus­si légers que des cocottes en papier. Ces mots qu’un texte d’un autre Viva­rès – Paul, le père — évoque comme des petits êtres vivants accom­pa­gnant nos vies jusqu’au der­nier souffle.

Le trio offre des arran­ge­ments musi­caux, un habillage sonore vite fami­lier sur leurs gui­tares. Voi­là qui peut satis­faire le public le plus large, même un jeune ama­teur de hip hop car Pier­rick Viva­rès s’abreuve à toutes les influences. Il nous étonne par tant d’éclectisme… Les pre­mières secondes du concert avec ce chant dipho­nique pro­fond qui nous enve­loppe, comme le texte au débit accé­lé­ré d’un rap pour une toute nou­velle chan­son dévoi­lée à la fin… On se retient même par­fois d’entrer dans la danse, notam­ment sur le refrain très rock and roll du titre Aphone : « Où es-tu pas­sée toi… »

On vou­drait sur­tout sou­li­gner que l’on a per­çu une joie pro­fonde à être en scène et à la par­ta­ger. C’est l’avantage d’une petite scène qui nous accorde le pri­vi­lège de voir les regards échan­gés, de sen­tir l’osmose entre les musi­ciens. Nous ne dirons jamais assez com­bien c’est essen­tiel à la réus­site d’un concert. Quand pour finir, le trio vient chan­ter un gos­pel devant le public, on savoure cet ins­tant de grâce abso­lue posé comme une signa­ture au bas de la page.