Pic d'Or 2017 - Auditions (© Claude Fèvre)

Pic d’Or 2017 – Audi­tions (© Claude Fèvre)

19 mai 2017 – Pic d’Or 2017 
Audi­tions publiques 

Avec les can­di­dats 2017 par ordre de passage :

Matin : Ninet­ta, Fafa­punk, Dani Ter­reur, Corps Météore, Ryadh, Wol­zo­vitch, Maxime Manot’

Après-midi : Tom Bird, L’Arthur, Mar­jo­laine Pié­mont, 21 juin le duo, Mante, Fred Ale­ra, Mar­tin Lumi­net, Louis Arlette, Pas vu pas pris, Ouest, Maren­gaux, Cécile Hher­cule, For The Hackers (FTH)


Théâtre Muni­ci­pal des Nou­veau­tés – Tarbes (Hautes-Pyré­nées)

Nous ne sommes pas bien nom­breux vers dix heures du matin pour écou­ter les can­di­dats de cette nou­velle édi­tion… du moins en tant que spec­ta­teurs. On avoue­ra pour­tant notre plai­sir d’être là dis­po­sée à plon­ger vingt fois dans un nou­vel uni­vers. Spé­ci­fi­ci­té de cette édi­tion à une excep­tion près : nous ne connais­sons pas les can­di­dats ! Et c’est fran­che­ment une rai­son de plus d’être heureuse !

On avoue­ra pour­tant que nous avons écou­té la com­pi­la­tion qui nous a été remise… Juste une pre­mière approche qui d’emblée nous a inter­pel­lée. Pour beau­coup, l’orchestration, les arran­ge­ments sont d’une grande com­plexi­té et nous sommes per­plexes… Com­ment les chan­sons vont-elles nous être pré­sen­tées dans ces condi­tions qui exigent des chan­ge­ments de pla­teaux et des réglages expéditifs ?

Bref nous y voi­ci dans ce théâtre char­gé d’Histoire, un beau théâtre aux fau­teuils rouges avec ses dorures, ses pein­tures… Un véri­table écrin !

Les tech­ni­ciens affai­rés s’apprêtent à vivre une jour­née mara­thon, le jury affiche sa bonne humeur, – on entend fuser des rires – les can­di­dats fraî­che­ment arri­vés se demandent bien com­ment, en une seule chan­son ils vont pou­voir par­ve­nir à se dis­tin­guer… Les condi­tions de cette pre­mière audi­tion sont plu­tôt som­maires, l’éclairage ne pro­tège même pas les groupes de cette salle qua­si­ment vide… D’ailleurs on note­ra qu’ils s’en sortent plu­tôt bien, cer­tains se pré­sen­tant vite en deux mots, d’autres ajou­tant le titre de leur chan­son. Quelques notes d’humour par-ci par-là… Trois minutes plus tard on dit mer­ci, on débranche et hop on quitte la scène… Sauf que cer­tains ont une telle machi­ne­rie avec eux – on pense même à un véri­table bloc opé­ra­toire pour l’un des groupes – que le temps d’installation requis n’est pas fran­che­ment rai­son­nable dans ce défi­lé de chan­sons scru­pu­leu­se­ment orches­tré. On avoue, il arrive qu’on s’impatiente et l’on se dit qu’il va fal­loir que la pres­ta­tion vaille la peine après une telle attente !

Sur les vingt can­di­dats, seuls quatre se pré­sen­te­ront seul avec leur gui­tare et le pia­no majes­tueux qui occupe une grande place, res­te­ra étran­ge­ment muet pour ces pre­miers pas­sages ! C’est sans doute là, l’une de spé­ci­fi­ci­tés de cette audi­tion. On constate d’abord l’importance accor­dée à la bat­te­rie, aux ins­tru­ments ampli­fiés puis à toutes sortes de machines. Les nou­velles tech­no­lo­gies ont bel et bien enva­hi l’univers de la musique pour cette nou­velle géné­ra­tion… Car, notons-le, la sélec­tion pré­sen­tée a fait place sou­vent à de très jeunes artistes, à des pro­jets tout frais… Et pour ceux qui s’en inquié­te­raient, tous chantent en français !

Voi­là pour le contexte ! Mais pour le reste, me direz-vous… ?

Les chan­sons ?

Elles disent évi­dem­ment le monde d’aujourd’hui, on remarque l’importance accor­dée à la ville, à Paris, à la rue, « La lan­gueur des fau­bourgs qui s’étirent » chante Ninet­ta. On s’accordera une remarque sur cette artiste qui pour­rait bien être emblé­ma­tique de cette édi­tion : elle s’accompagne au cla­ve­cin – ce qui est rare, vous l’avouerez ! – et y ajoute, elle aus­si, ses petites machi­ne­ries, voix et sons enregistrés.

Elles disent aus­si une forme qua­si constante de mal de vivre, la sen­sa­tion d’être au bord du vide, ou d’avancer à recu­lons, d’être pri­son­nier d’injonctions comme Fafa­punk répé­tant : « On m’a dit de faire »… Alors on rêve d’ailleurs, de grands espaces comme Maren­gaux.

Mais bien enten­du les chan­sons ici comme ailleurs, main­te­nant comme hier, tournent autour du sen­ti­ment amou­reux. On remarque le texte de la chan­son de Tom Bird, Le Roi et son jeu de dames, celui de Mar­tin Lumi­net, et son Je t’aime moi non plus, « Par­tez, il est encore temps de m’oublier », on sou­rit de 21 juin et de son duo /​duel « Peau de vache et vieilles peaux ». Mais sur­tout on aime – beau­coup ! – le trai­te­ment qu’accordent les filles d’aujourd’hui aux rela­tions homme/​femme, comme la facé­tieuse Mar­jo­laine Pié­mont, per­chée sur ses superbes talons cou­leur tur­quoise, et son excla­ma­tion « C’est beau un homme à poil(s) » ou bien Cécile Her­cule qui se rit de ses pen­chants à deve­nir, si elle le veut, Mary­line, la Com­tesse de Ségur ou Arlet­ty… On ter­mi­ne­ra en s’interrogeant sur la blonde chan­teuse du groupe Mante, dans sa tenue blanche, très dénu­dée – façon Mil­la Jovo­vich, extra­ter­restre du Cin­quième Élé­ment de Luc Bes­son – avec son hiron­delle en vol tatouée sur le bras gauche. On entend répé­ter le pré­nom Océane mais, hélas, on ne per­çoit pas grand-chose d’autre du texte de la chan­son… Atten­dons la suite… Peut-être fini­rons-nous par connaître mieux ce per­son­nage fémi­nin que la jeune femme porte, emporte avec l’énergie d’une vraie rockeuse… On aime­rait bien…

Jury 2017

Arnold Tur­boustMarie Aumoine (fes­ti­val Chan­tons sous les pins) – Patrice Demailly (jour­na­liste, Libé­ra­tion, RFI) – Oli­vier Bas (direc­teur de la créa­tion au Stu­dio des Varié­tés, membre du CA de Voix du Sud à Astaf­fort, de l’équipe des Chan­tiers des Fran­co­fo­lies de La Rochelle) – Thier­ry Lecamp (radios RMC, Nos­tal­gie et Europe 1, docu­men­ta­riste, mana­ge­ment d’artistes…) – Caro­line Guaine (Méga­phone Tour) – Alain Navar­ro (direc­teur artis­tique de Pause Gui­tare) – Domi­nique Janin (scène « Talents » du fes­ti­val Grain de Sel de Cas­tel­sar­ra­sin) – Fran­çois Alquier (télé­vi­sions, radios, écri­ture… Blog Chro­niques de Man­dor) – Sté­pha­nie Ber­re­bi (Maga­zine Fran­co­Fans) – Jean-Marc Vau­dagne (Aca­dé­mie Charles Cros)